dimanche 26 décembre 2010

Trois grands lacs de Suisse et de Haute-Savoie


Le Lac d'Annecy.

Le Lac d'Annecy n'a pas volé sa réputation de lac le plus propre d'Europe, avec une eau limpide et filtrée, surprenante de pureté. C'est le deuxième plus grand lac de Fance derrière celui du Bourget, avec ses 27,6 km², ne contenant pas moins de 1 124 millions de mètres cubes d'eau claire, vestiges des glaciers préhistoriques qui taillèrent jadis les vallées avoisinantes.
C'est cet immense récipient qui servit cinq jours durant de point de départ à deux excursions en Suisse, dans lesquelles nous nous sommes lancés avec enthousiathme en quête de coches et d'exotisme ornithologique.


Le Lac de Neuchâtel. En arrière-plan : les Alpes.

Pour commencer, nous nous sommes rendus au Lac de Neuchâtel, qui surpasse le Lac d'Annecy en superficie avec ses 218 km².
C'est depuis sa pointe sud que nous y avons observé un grand nombre de palmipèdes, limicoles et rapaces en tous genres. Citons par exemple :


Le Bruant des roseaux (Emberiza schoeniclus), grand amateur de graines et habitué de la roselière, que l'on observera faute de panures à moustaches.


Le Harle bièvre (Mergus merganser), étrange canard plongeur à queue de poisson et au bec crochu denticulé, que j'aurais personnellement rangé aux côtés des Cormorans.

Ou encore un inatendu faucon pèlerin (Falco peregrinus) qui se décida, après avoir fichu une belle frousse aux canards du lac, à se poser au bord des vagues et à tremper ses nobles serres de rapace dans une vase déjà foulée par les pattes vulgaires des corneilles.


La rade de Genève sur le Lac Léman et ses bancs de fuligules.

Notre seconde incursion en Suisse nous a conduit sur les bords d'un troisième lac encore plus grand que les deux précédents réunis : le Lac Léman, un géant de 582 km². La chasse étant interdite sur le canton de Genève (tout comme elle devrait d'ailleurs l'être dans le reste du monde), on peut y voir des canards, et plus particulièrement des fuligules ou canards plongeurs, plus près que partout ailleurs en France. Jugez par vous-mêmes :


Voici un beau mâle de fuligule milouin (Aythya ferina), aisément reconnaissable à sa tête brun roussâtre, sa poitrine noire et son corps plus clair. Ce canard plonge afin d'arracher les végétaux aquatiques du fond lacustre dont il se nourrit. Juste derrière, on distingue une femelle morillon (Aythya fuligula) dont voici le mâle :


Côtés blancs, tout le reste noir, avec sa petite aigrette sur le CRANE ce fuligule morillon mâle est facile à identifier. Contrairement au miloin qui est un herbivore, le morillon gobe, lui, les coquillages et les petits mollusques qu'il trouve au fond de l'eau.


Et enfin, la dernière espèce de fuligule à avoir été aperçue sur le Lac Léman est le Fuligule nyroca (Aythya nyroca), avec son beau plumage brun "peint à la main" et son miroir blanc sous la queue.


Quant à cet individu, vous peineriez à le classer dans l'une ou l'autre des espèces décrites ci-dessus, car il s'agit en fait d'un hybride : le fruit des amours contre-nature d'un milouin et d'un nyroca. Il possède en effet l'avant d'un nyroca et le derrière d'un milouin, raison pour laquelle je propose de le baptiser : Fuligule nyrocoin.

A suivre : un vol d'articles hivernants consacrés aux divers volatiles observés sur ces trois lacs du 18 au 22 décembre, avec moult détails et digiscopies à l'appui.

Solution

Bien bien bien, après un certain nombre d'essais infructueux vous avez réussi à trouver ce à quoi correspondait la photo mystérieuse. Il s'agissait bel et bien d'un champignon dont voici quelques photos un brin plus explicites que la précédente.


 Ils sont beaux, hein. Peut être un brin kitsh, c'est vrai, mais beaux quand même.


Autant vous le dire tout de suite, je n'ai aucune idée du nom de ce champignon. C'est un groupe que je connais très mal (a l'exception des trompettes de la mort, délicieuses avec des châtaignes) et je ne pourrais même pas vous indiquer sa famille. Tant pis, je me contente de les admirer et ça me va très bien.
A bientôt.

lundi 13 décembre 2010

Ça fait longtemps que je ne vous avais pas préparé un petit jeu de derrière les fagots, vous ne trouvez pas ?

Alors en voila un, bien coloré.
A votre avis, que représente cette photo ? Faites moi part de vos suppositions, aussi tordues soient-elles, dans les commentaires.




J'attends vos réponses avec impatience.


A bientôt.

samedi 4 décembre 2010

Torpille

Pour remonter le moral des internautes coincés chez eux à cause du fléau des transports qu'est le verglas, voici un petit article hors-saison qui les fera voyager jusqu'aux côtes ensoleillées de la Bretagne d'août dernier, à la rencontre d'un poisson atypique : la Torpille.
La Torpille de l'Atlantique (Torpedo nobiliana) est un véritable défibrillateur ambulant !
Cette raie, bien qu'ayant l'apparence d'un inoffensif frisbee, est en effet pourvue d'un organe électrique hypertrophié composé d'électrocytes, des cellules spécialisées dans la production de décharges électriques (on en retrouve aussi dans les autres poissons électriques, dont la redoutable Anguille électrique d'Amazonie). Cet organe peut décharger quelques ampères sous quelques dizaines de volts (bien que douloureuses, ces décharges ne sont pas dangereuses pour l'Homme) ; la Torpille les utilise à des fins essentiellement alimentaires, en assommant les petits poissons dont elle se nourrit à coups d'impulsions électriques.



Ci-dessus : torpille échouée en Bretagne (environ 50 cm de long).


Quatre orifices sont visibles : les deux inférieurs sont les orbites oculaires (les yeux ont fondu comme neige au soleil) et les deux supérieurs sont des trous qui conduisent l'eau aux branchies.


La même torpille de son vivant.

Les Romains, paraît-il, soignaient la goutte en plongeant leurs pieds dans des bassins contenant quelques-uns de ces poissons. Plus récemment, la Torpille a donné son nom au projectile préférée des sous-mariniers, dont le fonctionnement n'a en réalité aucun rapport avec notre poisson, mais qui est finalement aussi redoutée des bateaux que la raie de ses proies.

dimanche 28 novembre 2010

Il a neigé !

Et pas qu'un peu : 20 centimètre en une nuit, comme ça, pouf.
Vous pensez si j'étais content.
Du coup je suis allé me promener un peu, appareil photo en bandoulière, dans des paysages que j'avais traversé la veille mais que je ne reconnaissait plus.

Tomber la dessus en se réveillant, ça fait plaisir. D'autant plus que c'est la première fois depuis près d'un mois que je voyais le soleil.

 Les cynorhodons sont surement moins ravis que moi des rigueurs du climat. Et pourtant ils sont beaux avec leur manteau de cristal étincelant.

Le vieux frêne gagne encore en majesté, recouvert d'une chape blanche et portant dans ses branches hautes deux corneilles (que vous ne verrez pas, elles viennent de s'envoler).

Mais voila que la neige et le soleil, qui allaient si bien ensemble, commencent à s'affronter. La neige fond, le soleil est caché par les nuages. Que restera-t-il dans quelques heures ? 
Dans le doute, autant en profiter maintenant.
Au revoir, je m'en vais construire un igloo.

A bientôt.

jeudi 11 novembre 2010

Polypode commun

Les vieux murs et les sous-bois humides sont les deux principaux milieux ou chercher les fougère dans nos régions. Pas bégueule pour un sous, le polypode (Polypodium vulgare) s'installe aussi bien sur l'un que dans l'autre. En plus de ça il n'est pas rare du tout. Et pour couronner le tout, il a un nom latin facile à apprendre : Polypodium vulgare. On n'en fait plus des fougères comme ça.
Mais avant de vous parler de lui plus en détail, laissez moi vous le présenter.

 Une tige de 10 à 30 centimètres environ, des limbes (les "feuilles" qui partent de la tige) long et arrondis, dressé tout seul, voila le profil de notre sujet.
Mais au fait, "polypode" ça veut dire quoi ? "Poly" signifie "plusieurs" et "pode" veut dire "pied". Partant de là, on peut supposer que "polypode" signifie "plusieurs pieds". Ce qui est assez étrange quand on sait que cette plante ne pousse jamais en touffe, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

 Alors quelle est l'explication de ce nom étrange ? 
En fait, le polypode pousse à partir d'une grosse racine qui donne chaque année une fronde et une seule. Mais la racine croissant petit à petit, elle garde la trace de toutes les frondes auxquelles elle a donné naissance. Il n'en fallu pas plus aux savants pour lui donner ce nom.

En parlant de la racine du polypode, figurez vous qu'elle se mange. Les gosses d'autrefois appelaient ce casse-croute "réglisse des bois". Laissez moi vous dire que la racine de polypode n'a pas le gout de réglisse et qu'en plus elle est absolument infecte, amer comme seul un dépressif peut l'être. Mais enfin, si jamais la nourriture venait à manquer lors de votre prochain raid "50 jours en forêt les yeux bandés", vous pourrez toujours vous rabattre sur le polypode.
 
C'est joli toutes ces petites bouboules blanches, hein ? Mais je sens poindre en votre esprit l'éternelle question de celui qui s'interroge sur le monde (et plus particulièrement sur les petites bouboules blanches en dessous des feuilles de fougère) : "C'est bien joli, mais c'est quoi ?". Eh bien figurez vous que ce que vous voyez là est une des partie de l'appareil reproducteur de la plante. Les savants, toujours aussi boute-en-train, ont donné plein de noms rigolos à toutes ces parties. Ainsi chaque petit tas est une sore, formé de plein de sporanges (les fameuses bouboules) qui, à maturité vont libérer tout plein de spores qui iront au loin donner un autre pied de polypode (si mère nature est d'accord).

Si vous voulez faire la rencontre de cette charmante fougère, vous pouvez aller la trouver dès que le coeur vous en dit. Complètement étrangère aux 35 heures, elle se fera un plaisir de vous recevoir 24h/24 et 7j/7.
Par contre, elle n'est pas dans le botin.
Il va falloir que vous la cherchiez.
C'est parti.






Vous êtes encore là ? Mais vous attendez quoi !?

samedi 30 octobre 2010

Capillaire des murailles

Vous connaissez les fougères ? Vaguement ? Eh bien il est temps de remédier à cette lacune. Ne perdons pas de temps : à raison d'une espèce par semaine, on devrait avoir fini d'ici une soixantaine d'année.

Commençons par une des fougère les plus courantes et les plus proches de nous. Le capillaire sanguin (Asplenium trichomanes) se trouve en effet sur à peu près n'importe quel vieux mur,  fissure, cailloux vaguement empilés, ... Un petit village bien rural avec ses vieux murets et ses anciennes maisons est idéale pour l'observation de cette charmante espèce, mais inutile de voyager loin : l'espèce est présente presque partout en France.

Mais j'y pense, je ne vous l'ai pas encore présentée cette fameuse fougère.
Eh bien la voici.

Comme vous le voyez, la plante en question n'a rien de prétentieux : une tige noire et, rangés tout autour, de petites feuilles plus ou moins ronde. Si l'on considère en prime sa petite taille (rarement plus de 15 centimètres de long), on comprend qu'elle ne soit pas plus connue du public (qui n'y connait de toute façon pas grand chose).
Sur la photo, on aperçoit également une autre plante, une fougère elle aussi. Mais je n'en parlerais pas aujourd'hui puisque j'en parlerais un autre jour (logique).

C'est joli, hein ? Ces petites touffes bien vertes sont fort sympathique. De plus, les plantes communes et aisément identifiable (et celle-ci en est une) ont cet avantage qu'elle nous rendent content à chaque fois que nous les voyons, puisque nous les connaissons.

Voila bien une plante que vous pouvez chercher n'importe ou et n'importe quand. Vous pouvez la trouver en vous promenant (classique), en garant votre voiture, en sautant de toit en toit, en faisant des roulades dans la rue ou que sais-je encore. Alors allez-y, cherchez donc.

dimanche 24 octobre 2010

Mesdames et messieurs, bonjour.
Voila bien longtemps que je ne vous ai rien écrit. N'y voyez pas un manque d'inspiration ou une fatigue de ce blog qui m'aurais poussé à me reconvertir en moine bouddhiste.
En fait, j'ai juste repris l'école. Une école un peu particulière, en fait. Ayant passé mon bac, j'ai dû m'orienter dans les "études supérieurs", hydre sournois dont le seul nom fait frémir les malheureux qui doivent se plier à son rituel.
Toujours est-il que je me trouve désormais en BTS Gestion et Protection de la Nature (option Gestion des Espaces Naturels) en Corrèze. L'intitulé en lui même laisse présager la teneur de cette formation : on nous apprend à connaitre la nature et à la protéger. Vous imaginez ma joie. Pour vous donner un petit aperçu, voici quelques photos que j'ai prise, j'insiste là dessus, en cours.

 La callune (Calluna vulgaris), "bruyère" des landes sèche étendant son tapis violet dans les vastes étendues du plateau de Millevaches (j'adore ce nom).

La dolomède (Dolomedes fimbriatus), fameuse araignée des zones humides qui peut marcher sur l'eau, voir même s'immerger totalement. Ainsi il arrive qu'une araignée capture un poisson. Vous y auriez cru, vous ?

Superbe chenille de Noctuelle de la Persicaire (Melanchra persicariae), habilement dissimulée sur une fougère aigle (Pteridium aquilinum).

Comme vous le voyez, je suis loin de m'ennuyer. Cette nature foisonnante me donne de quoi faire pour longtemps.
Vous aussi, continuez de vous promener et de tout observer.

A bientôt.

lundi 18 octobre 2010

Le Congre

Effectivement il s'agit bien d'un congre (Conger conger). Cette grosse anguille de mer, mesurant généralement entre 1 et 2,5 mètres, est relativement commune au large de la Bretagne et dans le reste de l'Atlantique ; on en trouve aussi en Méditerranée, dans l'océan Indien et dans l'ouest du Pacifique.
Pour se déplacer, le Congre agite ordinairement sa nageoire dorsale, mais lorsqu'il veut accélérer, il peut faire onduler tout son corps comme un serpent. Il a pou habitude de se reposer durant la journée, dissimulé dans les rochers, sortant à la tombée du jour chasser les crustacés et les poissons dont il se nourrit, y comprit des congres plus petits. Crabes et homards, dont les pincements sont redoutés, sont assommés contre les rochers avants d'être avalés. Son agressivité est aussi réputée chez les pêcheurs, et il est vrai que, s'il se sent menacé, le Congre peut infliger des morsures douloureuses.
Comme les anguilles d'eau douce, le Congre ne fraie qu'une seule fois dans sa vie : les congres de Bretagne migrent à cet effet vers la mer des Sargasses, à la fin de l'été, où ils peuvent descendre jusqu'à 300 mètres de profondeur ; leurs yeux s'agrandissent alors pour pallier à la rareté de la lumière. Les femelles peuvent pondre jusqu'à 8 millions d'oeufs, qui iront ensuite dériver près de la surface et donner naissance à des larves de congre, lesquelles n'obtiendront leur aspect adulte qu'une fois retournées au large de la Bretagne.

lundi 11 octobre 2010

Indice

A quelques mètres du premier cadavre, dans les rochers, je trouvai une autre carcasse d'environ un mètre de long qui tombait à point pour vérifier mon hypothèse.
Explications : Le crâne du premier cadavre est presque complétement désagrégé, rendant toute identification extrêmement ardue. La tâche n'est pas simplifiée par les "tentacules", qui se trouvent être en réalité des lambeaux de peux déchiquetés. Ce n'est qu'en autopsiant ce second macabre trésor, mieux conservé, que l'évidence me sauta aux yeux.


Prenant le même chemin vers la décomposition, ce reste s'est quelque peu éloigné de son aspect d'origine. Heureusement, vos yeux de Lynx et votre télencéphale hautement développé vous aiderons à résoudre cette énigme étonnante. Voyez plutôt.


Il ne vous reste plus qu'a accomplir le processus de décomposition à l'envers, dans votre tête, pour voir apparaître devant vos neurones ébahis ce fier et bel animal dans toute sa beauté farouche. Alors ? Trouvé ?

samedi 18 septembre 2010

Monstre marin

Vous ne croyez pas au yéti ? au sasquatch ? au monstre du Loch Ness ? Si vous doutez de l'existence de ces créatures et des autres "cryptides", cet article va peut-être changer votre vie, comme il a changé mon programme de l'après-midi.
Tout a commencé par une belle matinée d'août. Je me promenais tranquilement sur la plage bretonne quand un effluve pestilentiel émanant d'un tas d'algues pourries attira mon attention...


Je dégageais bientôt un long cadavre emmêlé, visiblement en état de décomposition avancé. Ce n'est qu'après l'avoir déroulé sur une longueur approximative d'un mètre cinquante que je compris de quoi il s'agissait...



Et vous, qu'en pensez-vous ? Plésiosaure, calamar géant ou extraterrestre aquatique ? ou... autre chose... ? Les paris sont ouverts !

vendredi 10 septembre 2010

Rosalie des Alpes

Les coléoptères représentent la plus vaste des familles d'insecte. C'est dire s'ils sont nombreux. Aussi est il normal que parmi la masse on en trouve des superbes. La Rosalie des Alpes (Rosalia alpina) fait parti de ceux là.

Jugez par vous même.
N'est-elle pas superbe ? La couleur bleu-gris délicate des élytres, agrémentée de ces motifs noirs symétriques, est du plus bel effet. Les antennes, annelées de bleu et de noir, sont impressionnantes par leur longueur : elles peuvent dépasser la taille du corps. Celui-ci mesurant non loin de 4 centimètres pour les gros individus, l'insecte peut, au total, atteindre 8 bons centimètres, ce qui en fait une bestiole impressionnante.


Cet individu est une femelle en train de pondre. On voit, à l'extrémité de son abdomen ce que les savant appellent un ovipositeur. Un ovipositeur, comme son nom l'indique sert à poser des œuf, à pondre. C'est précisément ce que fait l'insecte ci-dessus. La rosalie pond la plupart du temps dans les hêtres mort, si possible fraichement coupés, aussi est-ce un animal plutôt montagnard. La larve va grandir plusieurs années dans son arbre mort, rongeant du bois à longueur de journée (ce qui, au niveau nutritionnel, n'est pas idéal, vous en conviendrez). Puis, un beau jour, la larve se transformera en ce bel insecte que vous avez sous les yeux. Il a intérêt d'en profiter rapidement. En effet, la rosalie ne vit qu'une dizaine de jour à l'état adulte.

La rosalie peut se trouver (en ce qui concerne la France) dans les Pyrénées, les Alpes et le Massif central principalement. Elle est également présente dans beaucoup d'endroit autour de ces zones, pas forcément haut en altitude.
Mais attention. Je me suis écarté de mon habitude de vous présenter des bestioles relativement courante. La Rosalie des Alpes est plutôt rare et souvent difficile à dénicher.
Ultime avertissement : la Rosalie des Alpes est protégée au niveau national. Oubliez tout de suite vos idées de pin's entomologiques. 

Bonne chance, si vous la recherchez.

Et à bientôt.

samedi 4 septembre 2010

La tortue miroir

Il existe beaucoup d'espèce de tortues, et nombres d'entre elles sont inconnues du public. Car la tortue a beau être fort sympathique, la plupart des gens considère qu'elle n'a pas plus d'intérêt que l'état de santé buco-dentaire de George W. Bush. Ce en quoi ils se trompent. Nous allons, pour le prouver, présenter aujourd'hui une de ces multiples espèces qui a développé une particularité étonnante, inégalée dans tout le règne animal.

Mais avant de passer à la suite, un petit cours de physique est nécessaire.
La kératine est une molécule bien connue : nos ongles et nos cheveux en sont formés. Et la carapace des tortue en est recouverte. Cette matière, selon l'agencement microscopique des molécules (alignée, en bloc, en feuillets, en cristaux, ...), peut prendre des aspects complètements différents : ongles, griffes, poils mais aussi plumes ou écailles. Cette disposition et une pigmentation variée donnent à cette matière d'innombrables apparences, changeant sa couleur ou sa texture.
Il est une forme de cette matière que l'on ne retrouve que chez une espèce : la Tortue miroir (Testudo speculis). Cet animal possède en effet la particularité d'avoir une carapace possédant toutes les propriétés du miroir (d'où son nom à l'originalité douteuse).
Mais, me direz-vous, quel est l'intérêt pour la tortue de se balader avec une moitié de boule à facette sur le dos ? Voila une question légitime et, par bonheur, j'en possède la réponse.

Les écailles, légèrement mobiles nous verrons pourquoi, reflète l'environnement immédiat du reptile. Cette particularité due aux propriété réfléchissante de la carapace a pour conséquence de camoufler presque parfaitement la tortue miroir dans son environnement. L'espèce vit plutôt en forêt, un espace ou toutes les directions se ressemblent, aussi est il très difficile pour ses prédateurs occasionnels de la trouver.

Bien sur, vous aurez pensé comme moi à l'éventuel éclat qui, repéré par des yeux malveillants, pourrait signaler la tortue à ses ennemis. Et bien ne vous en faites pas, la tortue miroir a plus d'un tour dans sa carapace. En effet, elle est assez aplatie, ce qui lui permet d'une part de pouvoir se faufiler facilement dans les fourrés, et d'autre part de ne refléter les rayons du soleil que dans des directions proches de la verticale. Mettez un miroir à plat, ou presque, par terre, vous ne serez ébloui qu'en vous trouvant juste au dessus. Pour la tortue, cela signifie qu'elle ne risque de se dévoiler qu'aux yeux d'un prédateur déjà situé au dessus d'elle. Dans ces circonstances, l'ennemi l'a de toute façon probablement déjà repéré, aussi ne risque-t-elle pas grand chose de plus.

Le fait de se retrouver en face d'un de ses semblable au moment ou l'on pense attaquer une proie facile est déconcertant pour la plupart des prédateurs, qui préfèrent laisser tranquille cette étrange créature changeforme.

Si la tortue se trouve en danger, menacé par un prédateur aux yeux habiles, elle dispose d'un autre moyen de défense. En effet, je vous ai dis que les écailles de cette espèce sont légèrement mobiles. Il s'agit là aussi d'une particularité unique chez les chéloniens. La tortue apeurée fait bouger ses écailles, toutes ensembles. Pour peu qu'elle soit au soleil, ce qui lui arrive fréquemment puisqu'elle cherche la chaleur, les reflets de celui-ci dans la carapace éblouiront inévitablement l'adversaire qui fuira devant l'éclat blessant.

Un éclat de lumière, tel que celui-ci, est généralement tout ce que l'on a la chance d'observer de cet animal discret. Cette photo a été prise au zoo de Reykjavík, dans la serre des reptiles, où se trouvent 8 individus de cette espèce.

Avec l'age, la carapace se raye, s'abime, se salie, aussi est-elle de moins en moins réfléchissante. Cependant, la survie de l'animal n'en est que peut affectées. En effet, cette défense est principalement conçue pour protéger les jeunes encore vulnérables, les individus âgés étant assez solides pour résister à n'importe quel prédateur.

La tortue miroir a été étudié par plusieurs scientifiques, essentiellement asiatiques. L'espèce est en effet présente dans les forêt tempérés d'Asie, principalement en Chine. Cependant, sa répartition a fait l'objet d'une étonnante modification.
En 1937, une petite population de cette espèce fut importée en France afin qu'un groupe de scientifique puisse les étudier. Les animaux fut placé dans un parc d'environ 10 hectares dans le Cantal, région correspondant bien aux habitudes de cette espèce. Mais la fin de la décennie apporta la guerre, aussi les scientifiques durent-ils renoncer à leurs recherchent. Les tortues, abandonnées, finirent par retourner à l'état sauvage et nul ne sait désormais s'il reste une population de tortue miroir dans le Cantal. Aucune recherche ne fut entreprise après-guerre pour retrouver ces spécimens et la discrétion de l'espèce la fait passer inaperçue aux yeux du plus grand nombre. Des individus furent aperçus périodiquement mais de plus en plus rarement, sans que l'on sache si cela était dû à la disparition de l'espèce ou à une baisse de l'observation dans cette région fort vaste et peu peuplée. La dernière preuve de la présence d'une tortue miroir dans le Cantal remonte à 2001, lorsque Pierre-André Grillard trouva une carapace appartenant a l'espèce en question en se promenant dans un bois peu fréquenté. Selon les estimations du muséum, la tortue ne serait morte que quelque années auparavant, prouvant que les tortues miroir n'avaient pas encore toutes disparues dans les années 90. Mais qu'en est il au jour d'aujourd'hui ? Nul ne le sait.

Peut être la tortue miroir cantalouse vit-elle toujours.

mardi 31 août 2010

Les Dents de la mare, épisode 7 : Le Gang des larves masquées

Après avoir examiné la "pince" du Naucore et exploré le fourreau du Porte-bois, il s'agit maintenant de partir à la rencontre d'un insecte assez bien représenté sur le blog à l'état adulte (voir les articles estivaux de 2008) mais jusque-là injustement absent à l'état larvaire, car, tandis que les chasses anisoptère et zygoptère s'entredéchirent dans les cieux, leur progéniture met un point d'honneur à perpétuer la tradition ancestrale et fait régner la terreur dans le royaume sous-maresque des Libellules.
Les Odonates, ou Libellules, forment un ordre d'insectes à la fois très ancien et prospère. Apparu au Carbonifère, il y a environ 300 millions d'années, il compte aujourd'hui près de 6 000 espèces qui se partagent les zones humides du monde entier, principalement sous les tropiques, et sont réparties en deux sous-ordres : les Zygoptères ou Demoiselles, et les Anisoptères ou Grandes Libellules. Laissons de côté les différences à l'âge adulte et étudions plutôt celles à l'état larvaire.


Exuvie de demoiselle (ici Calopteryx).

Les larves de Demoiselles sont assez sveltes et généralement peu poilues. On remarque les trois filaments branchiaux disposés au bout de l'abdomen, dont la forme varie selon les espèces. Ils peuvent aussi être utilisés comme une nageoire caudale.


Larve d'aeschne.

Les larves d'Anisoptères sont plus grosses et plus trapues que les précédentes. Leurs branchies sont situés dans une cavité anale, qui a une autre importance chez certaines familles, mais nous y reviendrons...


Larve de Libellula depressa qui a des comptes à régler avec un têtard.

L'aspect général des larves des différentes familles d'Anisoptères est en outre très variable.
Les Libellulidés, les Orthétrums et les Sympétrums ont des larves au corps épais et rabelé. Elles nagent rarement mais ont pour habitude de marcher au fond de l'eau. L'espèce Libellula depressa (ci-dessus) a notament la réputation de se couvrir de boue et de débris végétaux  pour se camoufler.
Les Cordulegaster sont plus grands et plus alongés, mais ont eux aussi un grosse tête triangulaire et une forte pilosité.


Larve d'Anax empereur.

Les larves des Gomphes présentent un aspect rammassé, avec de petites pattes et un énorme abdomen en forme d'obus.
Enfin, les larves d'Aeschnes, dont le meilleur exemple est l'Anax empereur (Anax imperator, savant mélange de grec et de latin ne signifiant rien de moins que "le Prince empereur" ! Avec un nom pareil, inutile de s'interroger : c'est la plus grosse libellule de France) ci-dessus, sont entièrement glabres et ont une forme de quenouille. Ne se contentant pas de ramper au sol comme ses cousines, la cavité anale des branchies est chez cette famille utilisée comme un... moteur à réaction. L'eau qui la remplie, peut être, en cas de danger (comme un dytique ou une punaise d'eau), violemment expulsée par le rectum d'une contraction de l'abdomen, propulsant ainsi le prince à grande vitesse à travers son royaume aquatique.


Masque de demoiselle, tête à l'envers.

Après cette sympathique galerie de portraits, il est temps d'entrer dans le vif du sujet, c'est-à-dire la prédation.
Toutes les larves, de toutes les familles, procèdent quasiment de la même façon pour capturer et ingérer une proie, dont la taille varie, selon les espèces, de celle d'un ver de vase pour les Demoiselles à celle d'un petit triton pour l'Anax empereur. La larve se dissimule généralement dans les végétaux aquatiques ou dans la vase, à l'affût. Quand survient la proie, la larve déploie son arme mortelle, le fameux "masque" : dernière vision cauchemardesque de votre vie de vermisseau, la lèvre inférieure du monstre, le labium, qui se détend, et, en une fraction de seconde, vous harponne avec ses crochets, vous déchire les chairs, avant de vous amener à la porté des mandibules qui se chargeront de votre mise en pièce avant de vous faire ingérer et que vos molécules ne soient assimilées par la larve.


Emergence ratée d'aeschne : l'insecte est resé coincé dans sa mue et est mort d'épuisement.

Heureusement pour les vermisseaux, la vie larvaire a une fin. Après la ponte, les mues successives s'enchaînent au fil de la croissance de la larve, pendant quelques années pour les plus grosses, et finalement, un beau jour de printemps, la larve sort de l'eau, s'agrippe à la tige d'un jonc et se fige. Un magnifique imago en sortira et s'envolera vers son destin d'adulte, après s'être défroissé les ailes, laissant derrière lui l'enveloppe sèche et vide de son ancien corps de mini-submersible, l'exuvie, ultime témoignage de son passé de seigneur aquatique.

Les Dents de la mare c'est terminé pour cet été. A bientôt pour une prochaine saison !

mercredi 11 août 2010

Les Dents de la mare, épisode 6 : Les Dholes

Dans les nouvelles de Démons et merveilles, Lovecraft nous apprend que le pays du rêve est hanté de "Dholes blanchâtres et visqueux" qui se cachent dans "les tunnels primitifs qui criblent la planète" ; plus loin le lecteur découvrira que les Dholes ont aussi un féroce appétit, puisqu'ils n'hésitent pas à sortir de leur trou pour gober les rêveurs imprudents.
A cette description horrifique semble correspondre un autre être, bien terrien celui-ci, mais tout aussi monstrueux, l'inattendu Porte-bois.
Les Porte-bois, parfois utilisés comme appâts pour la pêche à la ligne, sont des larves d'un ordre d'insectes prospère (entre 350 et 400 espèce en Europe occidentale) appelé Phryganes ou Trichoptères. Les adultes ressemblent un peu, au premier coup d'oeil, à des papillons de nuit bizarres, mais leurs larves sont bien plus remarquables.


Des porte-bois aux étuis en gravillons, observés (pour l'anecdote) dans un petit ruisseau du lointain Cantal appelé la Sansoire.

En effet, la plupart des espèces n'ont à leur éclosion aucune sorte de carapace pour protéger leur corps mou et blanchâtre des rigueurs du milieu ambiant (une mare ou un ruisseau). Pour palier cette fâcheuse carence, elles ont recours à une astuce innovante parmi les différentes larves aquatiques qui consiste à s'abriter dans une gaine artificielle appelée fourreau, que le jeune insecte assemble avec sa soie à partir de tout ce qu'il peut trouver au fond de son trou d'eau, c'est-à-dire des graviers aux feuilles mortes en passant par les indémodables bouts de brindille. C'est ce fourreau qui a donné à de nombreuses larves de phryganes le nom judicieux de Porte-bois. L'abri obtenu doit comporter deux trous :
  • Un premier, à l'avant, par lequel la larve peut sortir sa tête et ses pattes pour ramper au fond de l'eau.
  • Et un second, à l'arrière, à travers lequel elle expulse ses déchets naturels.
La présence de deux orifices est aussi une condition sine qua non pour que l'eau circule dans la gaine protectrice, permettant aux branchies de faire leur travail.



Une fois le charmant invertébré sorti de son fourreau, la comparaison avec un Dhole prend tout son sens...

Omnivore, le Porte-bois se nourrit de tout, parfois de feuilles morte et de sève de roseau, parfois de larves plus petites, quand ce ne sont pas des insectes plus gros (éphémères, phryganes adultes ou libellules) tombés à l'eau. Chaque jour, son appétit, qui n'a rien à envier à celui des énormes Dytiques, le pousse ainsi à engloutir trois fois son propre volume de nourriture.
Passant sa vie larvaire à l'intérieur de son confortable fourreau, le jeune trichoptère se métamorphose en nymphe à l'intérieur, à l'air libre mais en sécurité, accroché à une tige de roseau, avant de l'abandonner définitivement pour rejoindre la terre ferme et achever la métamorphose ultime qui fera de lui une phrygane adulte, pour une bonne vingtaine de jours.
P.S : Un artiste (Hubert Duprat) qui n'avais rien d'autre à faire que d'embêter les petite bêtes a un jour eu l'idée saugrenue de sortir les charmantes bestioles de leur fourreau puis de les remettre dans un bocal ne contenant que des paillettes d'or et des petites pierres précieuses. Eh bien croyez le ou non, les invertébrés se mirent sans plus tarder à construire leur fourreau avec ce qu'ils avait sous la main (la patte, pardon), donnant naissance à la forme de vie la plus kitsh de l'histoire du monde.

Et prochainement, ne ratez pas la fin de la saga : Les Dents de la mare, épisode 7 : Le Gang des larves masquées...

samedi 7 août 2010

Les Dents de la mare, épisode 5 : De pinces et de rostres

Après cette entracte divertissante, la série évènement de Quelques images de la nature refait surface, et avec elle le bestiaire lovecraftien qui nous est cher.
Votre feuilleton de l'été se poursuit donc avec, dans cet épisode, non pas une, ni deux, mais bien trois bestioles inédites toutes plus effrayantes les unes que les autres.
Dans la lignée de la Notonecte de l'épisode précédent, voici une première nouvelle punaise aquatique vorace, également dangereuse pour le pêcheur ("Le rostre perce la peau humaine." nous précise le Guide de la vie des eaux douces de Malcolm Greenhalgh et Denys Ovenden ; je n'ai malheureusement pas eu l'honneur de me faire trouer la peau par cet insecte) : le Naucore (Ilyocoris cimicoides).


Portrait.

La première paire de pattes, terminée par deux crochets attrapeurs, est utilisée comme une pince par la punaise pour attraper ses proies (de petits invertébrés aquatiques). La ressemblance est d'ailleurs frappante avec les chélicères d'une araignée, qui ont le même usage. La troisième paire de pattes est frangée de poils et sert de nageoires, à l'image de celle d'un dytique.


Ventre de Naucore.

En admirant sa face ventrale, vous remarquerez que cette punaise utilise (en gros) la même astuce que la Notonecte et les coléoptères aquatiques pour emmagasiner de l'air en continuant à nager sous l'eau, à savoir se constituer une réserve en bulle du précieux mélange gazeux sous l'abdomen.
Si vous trouvez que la morphologie de cette punaise reste relativement banale, étonnez-vous à présent des formes monstrueuses de la suivante :


Une silhouette d'arachnide, mais il manque quelques pattes...

La Nèpe (Nepa cinerea) est en effet beaucoup plus originale : comme vous pouvez le constater, elle n'a pas volé son surnom de "scorpion d'eau". Les deux pattes avant évoquent une paire de pinces, tandis que l'étrange prolongement abdominal rappelle l'abdomen venimeux du célèbre chélicérate languedocien.
Heureusement, le "scorpion d'eau" est bien moins dangereux pour l'Homme que son homologue terrestre. A vrai dire, la Nèpe, si elle en a les moyens, perfore les doigts assez rarement. Elle est plutôt pacifiste sur ce point, aussi n'ai-je jamais eu à me plaindre de la moindre incision belliqueuse.



Deux nèpes en plein accouplement décident subitement de casser la croûte et harponnent une larve de dytique.

Mais sa tolérance envers les photographes n'empêche pas la voracité de reprendre le dessus au retour en immersion. En effet, si elle est plutôt sympathique à tenir en main, la Nèpe n'en est pas moins un féroce prédateur adepte du danonisme ("tu plantes et tu aspires"). La proie, parfois aussi grosse que la Nèpe elle-même, est d'abord attrapée par les deux pattes ravisseuses (du même modèle que celles du Naucore), puis amenée au rostre thanatophore, qui transperce la victime et aspire son contenu comme un Velouté Fruix.



Accouplement des mêmes nèpes.

Mais à quoi peut bien servir ce long appendice, au bout de l'abdomen ? Rassurez-vous, ce n'est pas une seringue géante mais un tuba, dont il suffit de faire émerger l'extrémité pour absorber de l'air avant de le stocker sous les élytres.
Si elle n'est pas dépourvue d'ailes, la Nèpe semble incapable de voler, contrairement aux coléoptères aquatique comme le Dytique. Heureusement pour elle, sa ressemblance avec une feuille décomposée (qui transparait moins bien sur fond de plastique blanc que sur fond vaseux) suffit souvent à la protéger d'éventuels prédateurs, mais pas de la sécheresse...
A présent, place au géant : la Ranâtre (Ranatra linearis), colosse subaquatique de 3 à 4 cm de long.



Son cet angle, on peut aussi penser à un gerris.

Son allure dégingandée s'éloigne encore plus de celle d'une punaise terrestre trapue que ne le faisait la Nèpe et son apparence de scorpion-feuille-morte. Ici, on penserait plutôt à un genre de phasme d'eau douce. Mais alors que son corps de brindille nous rappelle le placide herbivore camouflé, ses pattes avant agripeuses, équivalant maresque de celles de la Mante religieuse (cf. un excellent article à ce sujet), nous dévoilent sa vraie nature. Car, derrière son corps de végétal mu par des déplacements extrêmement lents, se cache, vous l'avez deviné, un redoutable carnassier mangeur de têtards.



La Ranâtre.

Appartenant à la même famille que la Nèpe, les Népidés (encore une fois, l'originalité est au rendez-vous), la Ranâtre s'alimente et respire donc de la même façon.
La lenteur excessive de ses mouvements met le pêcheur à l'abri des piqûres. Le seul véritable danger pour l'Homme est... l'accent circonflexe, à placer sur le deuxième a.

Prochainement sur le blog, ne ratez pas : Les Dents de la mare, Épisode 6 : Les Dholes...