mercredi 4 juillet 2012

Place au jeune !

Notre créativité boulimique a fini par démontrer ses limites : l'ami Google nous a fait savoir que notre blog occupait désormais tout l'espace qui lui était alloué. Plusieurs solutions se sont alors profilées à l'horizon de notre imagination, solution que je vous présente juste dessous.

1) Laisser tomber le blog et partir élever des lamas dans la Creuse. Mais finalement il s'est avéré que je suis sujet à une grave allergie au poil de lama, nous avons dû trouver autre chose.

2) Acheter de la place supplémentaire à l'ami Google. C'est bien beau ça, mais acheter ça implique de l'argent et voila bien une chose dont nous ne souhaitons pas qu'elle intervienne dans le blog. Pas de monétisation, pas d'achat, pas de pub. Encore une fois il fallait chercher autre chose.

3) Euréka ! La solution s'imposa à nous comme un tournesol à une abeille : si nous avons créé un blog, qu'est-ce-qui nous empêche d'en créé un deuxième ? La réponse à cette question est évidente, aussi nous sommes nous rués sur nos ordinateurs afin de créer la succession de ce bon vieux blog. Il trouvera enfin le repos qui sied à son grand age et nous pourront tout de même continuer à nous extasier devant les merveilles de notre monde.

C'est pourquoi nous vous donnons rendez-vous à l'adresse ci-dessous pour la saison 2 des nos "Quelques images de la nature" !

dimanche 17 juin 2012

Quatre ailes et des couleurs

Après l'envolée lyrique du dernier article, je me permet une pause en prose.
J'avais initialement prévu d'écrire un poème contemporain, gigantesque œuvre de 176 pages ayant pour sujet la vacuité de l'existence, le non-sens de l'être et le concept de concept.
Et puis finalement non. Aujourd'hui nous allons parler de papillons.

Mais, cela ne vous aura pas échappé, ce blog va au delà des apparence. Pas question ici de déblatérer des exclamation futiles à propos de la qualité esthétique de tels arthropode, beauté réelle certes mais qui ne forme qu'une partie ridicule de ce que l'on peut dire à leur propos. Alors allons-y, plongeons dans la réalité de ces bestioles.
 
Le premier de nos sujet n'est pas le plus connu, ni le plus coloré, ni le plus voyant. De petite taille (3-4 centimètre au repos, le double d'envergure) et déguisé en feuille, il devient quasiment invisible une fois posé sur un végétal. Pour peu que le végétal en question ai des feuilles bien entendu, ce que l'individu ci-dessus n'a, semble-t-il, pas compris.
Mais cessons de tergiverser, ce papillon aux allures chlorophyllienne est connu sous le nom d'Argus vert (Callophrys rubi). On observera au passage la stupéfiante capacité d'observation des scientifique ainsi que leur imagination débordante, jamais à cours d'idées originales. A noter toutefois, l'Argus vert est aussi nommé Thècle de la ronce, devinez pourquoi ... Eh ben oui, il pond sur la ronce.


A suivant ! Endormi dans le crachin d'une matinée de printemps, voici l'un de nos plus gracieux papillon. Sauf que bien évidement cela ne se remarque que chez le mâle en vol et qu'il s'agit en l'occurence d'une femelle posée. Mais peu importe, vous connaissez probablement déjà l'Aurore (Antocharis cardamines), petit papillon du début de printemps qui se plait à venir faire clignoter le bout de ses ailes oranges vif le long des chemins. Il est alors tout ce qu'il y a de plus visible, mais la chose change lorsqu'il se pose. Repliant ses ailes, il prend l'apparence d'un bout de feuille à moitié décomposé recouverte de moisissures blanches, ce qui a le pouvoir de ne pas attirer particulièrement ses prédateur.
L'individu est posée sur une plante bien particulière : la cardamine des prés (Cardamine pratensis). Particulière car c'est sur celle là que l'Aurore viendra pondre ses œuf et que ses chenilles grignoterons goulument. Une relation si forte que le papillon lui doit son nom latin.


Ce que vous avez sous les yeux est l'un des pire cauchemar du passionné de papillon amateur. Petit, bleu, nous nous trouvons en la présente d'un azuré. Lequel me direz vous, dans votre soif de connaissance bien compréhensible. Et dans ma volonté d'enseigner je vous répondrais "Aucune idée". Car les azurés sont extrêmement nombreux et très semblables les uns les autres. Plusieurs genres différents existent d'ailleurs sous cette appellation, chacun ayant un nom latin différent mais tous appelés Azurés ou Argus en français, ajoutant encore à la confusion.
Cependant, que cet difficulté d'identification ne vous empêche pas de découvrir les mœurs étonnantes de ces papillons splendides. Certains d'entre eux pondent sur des plantes bien particulières que les chenilles vont manger jusqu'à avoir atteint une certaine taille. Arrivée à ce stade, elles se laissent tomber par terre et attendent le passage d'un genre bien particulier de fourmi. Si la rencontre a lieu, la chenille parvient à convaincre la fourmi, à l'aide d'un procédé connu d'elle seule, de l'emmener dans sa fourmilière ou elle sera choyée alors qu'elle mangera les œufs et les larves de ses hôtes. Une fois atteint son dernier stade de développement, la chenille se transformera en papillon et sortira au plus vite de la fourmilière, les fourmis semblant ne pas avoir la même sympathie pour la chenille que pour le papillon.


Dans bien des cas les papillons de jours comme de nuit portent des noms étranges, amusant ou carrément absurdes. Celui dont la photo se situe juste au dessus a pris double peine puisque les savants, décidément très inspirés, lui ont attribué non pas un mais bien deux noms étonnants : le Satyre ou la Mégère (Lasiommata megera). Heureusement elle n'est pas rancunière et se laisse observer relativement facilement sur les friches et chemin ou elle se pose souvent longuement au soleil pour se réchauffer. Attention toutefois, d'autres espèces sont assez semblables et ne s'identifient qu'une fois attrapés. Si vous observé une Mégère, il peut s'agir également du Tircis, de l'Agreste, de l'Ariane ou du Némusien. 

Et puis évidement, il y a des dizaines et des dizaines d'autres espèces, volant en ce moment même un peu partout, illuminant tous les milieux de leurs couleurs éclatantes. Alors je ne sais pas vous, mais moi je vais les chercher.

lundi 4 juin 2012

Printemps bruyant

Quand s'en reviennent les beaux jours
A travers bois, à travers champs
S'ouvrent les calices éclatants
De cent floraisons de velours.

Toujours plus vives, toujours plus belles,
Les unes jaunes, les autres rouges
Et dans les prés plus rien ne bouge
Que les couleurs d'un arc-en-ciel.


Mais comme dans toute exposition
Il se trouve des ignorées,
Quand bien même sont-elles exposées
Personne n'y prête attention.

Parmi tout ça il en est une
Présente chez chacun et chacune
Famille : Caryophyllaceae
Voici son nom : Silène enflée

On la trouve au bord des chemins,
Elle affectionne les talus,
Que ce soit hier ou demain
C'est une plante qui court les rues.

A quoi peut elle ressembler ?
Quelques pétales un peu tordus
Une bedaine distendue
Et la voila identifiée.


Souvent en bande, rarement seule,
C'est une plante qui apprécie
De ses confrère la compagnie
Pour former comme un grand linceul.

De temps en temps des papillons
Qui s'en pourlèchent les babines
Viennent visiter ses étamines :
Trois petits tours et puis s'en vont.


Bien plus connue qu'on ne le croit
Cette plante est utilisée
Le plus souvent pour s'amuser
La question est : Comment cela ?

Détachez l'une de ces fleur
Sans l'amputer de sa bedaine
Il faut que, d'air, elle soit pleine
Pour pouvoir faire notre bonheur.

Pincez l'entrée, faites le bien
Afin que l'air soit prisonnier,
Frappez le dos de votre main
Ce qui la fera éclater.

Parfois "pétard", parfois "claquet"
C'est plus souvent cette expérience
Que les artifices de la science
Qui lui valent ses sobriquets.

Maintenant sortez, cherchez-la,
Afin, vous aussi, d'essayer
Pour que, comme elle cette fois,
Vous puissiez bien vous éclater !

samedi 2 juin 2012

Réponse

Et oui, c'était bien une limace, Limax cineroniger.


Limax cineroniger (quelque part en forêt d'Orléans, Loiret)

Cette limace tachetée est l'une des plus longues de France, pouvant atteindre jusqu'à 20 centimètres (voire 30 selon le Guide des escargots et limaces d'Europe de delachaux et niestlé) en extension maximale. Elle est cependant moins commune que les limaces rousses Arion rufus.


Limax maximus (camping de Termignon, Savoie)

Sa cousine la Limace léopard (Limax maximus) lui ressemble beaucoup, mais s'en différencie par un manteau généralement tacheté et non uniforme et surtout une sole pédieuse (la "plante" du pied de la limace) uniformément blanc-crème, alors que celle de Limax cineroniger est noir et blanc comme ceci :


Sole pédieuse de Limax cineroniger (Bucy-le-Roi, Loiret)

samedi 26 mai 2012

Mais qu'est-ce donc ?

Mais qu'est-ce donc que cette surface ridée, luisante et marbrée ?
Faites part de vos idées dans les commentaires ; si personne ne trouve, vous aurez la réponse la semaine prochaine.
Bonne chance !

samedi 19 mai 2012

Gorges de l'Allier - Pré à Combret

Après quelques explorations au bord de l'eau, retour au gîte, à Combret, où nous allons profiter de notre dernière matinée dans les gorges de l'Allier pour nous faire tout petits et explorer le petit pré en contrebas de notre logement, une jungle luxuriante d'orties et de pissenlits.


Difficile d'avoir une vue dégagée au milieu de cet enfer vert !
Qu'est-ce donc qui se cache derrière les herbes ? est-ce le dos poussiéreux d'un éléphant des forêts que l'on aperçoit ?


Après avoir écarté le voile de feuillage à coups de machettes, nous pouvons enfin reconnaître l'énorme animal qui broute devant nous : Helix pomatia, l'Escargot de Bourgogne. Avec sa coquille de 5 centimètres de diamètre, c'est le Duc des escargots, le véritable pachyderme, que dis-je ! le diplodocus de ce pré.


Horreur ! la montagne de chair blanc-crème et baveuse darde ses tentacules et se tourne vers nous ! va-t-elle nous engloutir ? Non, heureusement le Duc est un paisible herbivore et veut seulement nous faire un bisou. Puis il disparaît à nouveau au coeur de son domaine touffu, rongeant et avalant tous les végétaux qui se trouvent sur son passage dans d'effroyables bruits de mastication et ne laissant derrière lui qu'une traînée de bave large comme une quatre-voies.


Quelques mètres plus loin, nos pas nous amènent tout droit sur... un anaconda !


Réfugiés en haut d'une tige, nous pouvons constater que le reptile anguiforme qui nous a effrayé n'est pas un gigantesque boïdé mais un orvet femelle. Quel plaisir de voir pour une fois ce lézard sans pattes en un seul morceau, et non coupé en deux quand ce n'est pas en quatre par un chat errant, une roue de vélo ou encore une bêche de fermier. Pour plus de renseignement sur ce reptile, dirigez-vous . Moi, je crois que je vais attendre qu'il s'en aille pour redescendre de mon herbe...

dimanche 13 mai 2012

Gorges de l'Allier - Sentier


Sortons un instant la route de Prades à Langeac pour prendre le sentier forestier qui s'en sépare en remontant un petit torrent qui vient se jeter dans l'Allier.


L'humidité ambiante semble parfaitement convenir aux légions de limaces noires qui tapissent le sous-bois. Il s'agit probablement d'Arion ater, extérieurement identique à la limace rousse Arion rufus, encore que leurs colorations respectives peuvent varier et que, d'après le Guide des escargots et limaces d'Europe de delachaux et niestlé, certains auteurs considèrent ces deux espèces comme deux variétés d'Arion ater.


Au bord du cours d'eau, des iules, petits myriapodes allongés et cylindriques à deux paires de pattes par segment, arpentent les troncs de hêtres de leurs deux bonnes centaines de membres. Ne disposant pas de sources assez précises sur les Myriapodes, je ne m'avancerais pas trop pour identifier le spécimen de la photo, bien qu'il corresponde relativement à la description de Tachypodoiulus albipes ("l'iule à pieds rapides à pieds blancs" !) du guide Insectes d'Europe occidentale de Chinery : un iule qui s'enroule sur lui-même en cas de danger et grimpe aux arbres pour en brouter la mousse.


Un peu plus loin, revoilà un crache-sang, que l'on avait déjà pu observer au bord de l'Allier à Prades.


Enfin, à un détour du chemin, j'ai croisé ce vieil escargot de Bourgogne à demi encoquillé. Nous auront très bientôt l'occasion d'observer quelques uns de ses congénères, qui pullulent litéralement dans les gorges de l'Allier...

lundi 7 mai 2012

Gorges de l'Allier - Route de Prades à Langeac

En quittant Prades, empruntons la route D48 qui relie le hameau à la petite ville de Langeac en passant à travers les gorges de l'Allier. Le ciel, couvert dans la matinée, s'est dégagé dans l'après-midi, réchauffant rapidement l'air et promettant de belles sorties de reptiles.


Le premier d'entre eux à montrer ses écailles est une vipère aspic (Vipera aspis) toute rousse, d'environ 60 cm. Après avoir traversé la route, elle se réfugie au creux d'un muret en pierre d'où elle ne laisse dépasser que sa tête, ce qui me permet de la photographier sous tous les angles.


Un profil caractéristique : grosse tête triangulaire et museau légèrement retroussé.


D'autres serpents ont eut moins de chance avec les voitures, cet après-midi, comme cette jeune couleuvre de 20 centimètres qui s'est manifestement fait rouler sur la tête :


Ses écailles carénées trahissent une couleuvre d'eau ; trapue et zébrée comme une vipère, c'est sans doute une jeune couleuvre vipérine (Natrix maura). Elle est souvent décrite comme la plus aquatique de nos couleuvres, se nourrissant de poissons et de divers invertébrés aquatiques, aussi n'est-il guère surprenant de la rencontrer au bord de l'Allier.


La nuit venue, une troisième espèce de serpent se risque sur le macadam encore chaud, avec heureusement plus de succès que la couleuvre vipérine : malgré son collier jaune, ce n'est pas une couleuvre à collier mais une jeune couleuvre d'Esculape (Zamenis longissimus) de 30 centimètres dont les motifs bigarrés disparaîtront avec l'âge.

lundi 30 avril 2012

Gorges de l'Allier - Prades

Ces dernières vacances de février, j'ai effectué un voyage en Haute-Loire, dans les gorges de l'Allier. Une région magnifique, où résonnèrent jadis les grondements des volcans et de la bête du Gévaudan... C'est pourquoi les prochaines semaines seront consacrées à quelques unes des randonnées que j'ai pu y expérimenter.


L'Allier à Prades. A l'arrière-plan : la Roche Servière.

La première longe l'Allier sur sa rive droite, en partant de Prades.


La Roche Servière. Nottez les orgues volcaniques, à droite.

Ce petit hameau est dominé par la Roche Servière ; cette coulée de lave de 90 mètres de haut arbore de superbes orgues de basalte hexagonales dues à un refroidissement lent de la roche. La partie supérieure de la formation, moins régulière probablement à cause d'un refroidissement plus lent, abrite une colonie de virvoltantes hirondelles de rochers.


Cependant, on y trouve également quelques habitants plus discrets, comme le Crache-sang (Timarca tenebricosa). Alors que cette chrysomèle géante a les élytres soudés, cet autre coléoptère aurait bien du mal à seulement les joindre :


Voici l'Enfle-boeuf (Meloe sp.), reconnaissable entre tous à sa bedaine hors normes. Complètement obèse, le pauvre animal traîne derrière lui son abominable abdomen comme une monstrueuse remorque. L'allure qu'elle lui confère est si grotesque qu'on croirait que son corps est en fait constitué des restes de deux insectes de tailles différentes, cousus entre eux par quelque Frankenstein entomologique.


Avec un tel handicap, l'Enfle-boeuf n'est guère difficile à capturer, le plus délicat de l'opération consistant à prendre soin de ne pas faire éclater son abdomen distendu comme un raisin trop mûr. Ce n'est qu'une fois entre nos doigts qu'il dévoile son arme secrète : un liquide jaunâtre et nauséabond, qui semble être expulsé par les yeux et les articulations.
Darwin lui-même n'aurait pas parié un penny sur la survie d'une bestiole pareille.


Quelques dizaines de mètres en amont, le règne végétal nous ramène à des êtres mieux proportionnés avec la belle Lunaire annuelle, ou Monnaie-du-pape (Lunaria annua), qui s'est déjà faite remarquée ici en compagnie d'autres plantes vernales.
Sur ce, je vous laisse vous rincer les yeux sur cette beauté et vous donne rendez-vous la semaine prochaine pour de nouvelles images des gorges de l'Allier.

samedi 31 mars 2012

La route de l'estran

Avant que l'île de Noirmoutier ne soit reliée au continent par un pont, il fallait, pour s'y rendre, attendre que la mer soit assez basse pour traverser l'estran à pied. Une course contre la marée, au coeur d'un territoire hostile infesté de crabes et semé de sables mouvants ! Pour faciliter le passage des véhicules, la voie la plus empruntée, le passage du Gois, fut à partir du XVIIIème siècle balisée, empierrée, pavée, et enfin goudronnée pour aboutir au tableau surréaliste que l'on peut admirer aujourd'hui : une départementale submersible de 4,2 km, traversant le bras de mer de part en part.


Le Gois à marée basse vu du haut d'une balise en bois, en direction de l'île de Noirmoutier.

Cette route de l'estran est la plus longue en son genre de France et même, selon le site officiel du Gois, de toute l'Europe. J'ai pu la traverser pendant les dernières vacances de février, un matin, à marée basse.


Sur l'île, au bord du Gois, ce lézard des murailles a choisi un drôle d'endroit pour thermoréguler : un tas d'algues pourrissantes.


Un visiteur inattendu...

Alors que la mer remonte, les grandes vasières de part et d'autre du Gois se couvrent de canards et de limicoles : bernaches cravants, tadornes de Belon, bécasseaux variables, barges à queue noire, courlis corlieux, tournepierres, pluviers argentés, huîtriers pies, grèbes castagneux, vite rejoints par un busard des roseaux en maraude. Parmi tous ces oiseaux je finis par apercevoir, comme perdu au milieu du troupeau d'échassiers, un petit animal rond et poilu qui se dandine nerveusement...


Le rat musqué pique un sprint au milieu des algues.

Manifestement, c'est un gros rongeur. Il s'approche de moi, assez près pour que je puisse le toucher, avant de se cacher sous une grosse pierre du bord du Gois. Mais j'ai eu le temps de l'identifier : c'était un rat musqué, reconnaissable à sa tête de rat plate et à sa queue comprimée latéralement, alors que le Ragondin a la queue ronde et une tête plus typée avec des moustaches blanches et des incisives orange. Curieuse apparition de la part d'un mammifère que l'on observe d'habitude en eau douce !


A la fin de la journée, la mer a entièrement recouvert le macadam, et le Gois nous gratifie de quelques dernières visions surréalistes comme ces panneaux à demi submergés. Pour rentrer, il va falloir prendre le pont.

jeudi 15 mars 2012

Réponse

 Après une semaine (un peu plus ? peut-être bien) d'attente et de recherche forcené, voici venu le moment de dévoiler quels étaient les propriétaire des yeux de l'article précédent (celui-ci). Deux réponses sur trois ont été trouvées par Igor mais la première photo est restée mystérieuse. Alors voila la réponse.

 Eh ben oui, un canard, tout bêtement. Un jeune pour être précis qui, peu farouche, s'était approché à quelques mètres de moi sans manifester l'inquiétude habituelle des oiseaux sauvages.

La couleur des plumes est un indice pratique pour reconnaitre cette espèces bien courante qu'est le Rouge-gorge. Et le baguage est bien pratique pour l'admirer de près.


Une petite couleuvre à collier, encore engourdie par la fraicheur du matin, ne s'était pas enfui à mon approche lente et silencieuse. Arrivé à quelques centimètres d'elle, je pus admirer les magnifiques motifs de cette espèce relativement courante, certes, mais toujours aussi belle.

C'est dans les détails que la nature est belle. Les yeux, les fleurs, les plumes, sitôt que l'on s'approche on se trouve happé par cette beauté. Alors vous aussi, allez chercher la petite bête.

lundi 5 mars 2012

Je vous garde à l'oeil

 Afin de vous laisser patienter avant la venue d'un nouvel article plus conséquent, voici un petit jeu que je gardais sous le coude au cas ou. Sur le même principe que ce que j'ai déjà proposé il y a quelques temps, le jeu est très simple : vous devez essayer d'identifier à quelle espèce animale appartient l'oeil de chacune des trois photos ci-dessous. Vous avez plus ou moins une semaine pour deviner tout ça et me faire part de vos réponses dans les commentaires. Je vous souhaite bonne chance.






A vous !

samedi 11 février 2012

Râle d'eau et martin-pêcheur

Voici quelques observations réalisées cet hiver à l'Etang du Puits, un grand étang de Sologne, à la frontière sud du Loiret.


L'après-midi commence fort avec ce petit râle d'eau que j'aperçois à quelques mètres à peine de moi, en me rendant à l'observatoire. Peu farouche, il continue à slalomer encore une minute entre les tiges coupées avant de filer hors de ma vue dans les profondeurs de la roselière.


Une fois dans l'observatoire, je scrute la rive d'en face à la recherche du butor que j'y ai déjà observé il y a deux ans. (A l'époque le bougre daignait encore se montrer à découvert.)
Au bout de dix minutes, l'air sec et glacial commence à me fatiguer l'oeil droit, que j'ai choisi de visser à l'oculaire de ma lunette. Pour le ménager je commence à alterner avec le gauche. C'est alors qu'un martin-pêcheur fait irruption dans mon champ de vision. J'ai à peine le temps de le photographier qu'il reprend son envol...


... pour se reposer encore plus près.
On peut dire que le Martin-pêcheur est une valeur sûre de l'avifaune. Toujours aussi beau et fort en bec tout au long de l'année. En plein soleil, son plumage éclatant me permet enfin de me rincer les yeux.


Puis il repart. Quelques minutes passent, et un nouveau poitrail orange vient illuminer mon paysage visuel. Après vérification à la jumelle, ce n'est pas un feu follet ni même mon martin-pêcheur qui revient mais un simple rougegorge. Simple, mais on ne s'en lasse pas.
Finalement je repartirai sans avoir vu le butor.

dimanche 5 février 2012

Dans la Lune

A la nuit tombée, deux sombres individus sortent discrètement de leur repère. Silencieux, ils se retrouvent dehors et commence une étrange préparation. L'un scrute les alentours, la tête levée vers l'obscurité muette, semblant prêter une attention particulière aux épingles de lumières des étoiles. L'autre s'affaire autour d'un matériel incompréhensible ; trépied, tube, miroirs, poids, laser et oculaires s'assemblent sous ses mains pour former un objet dont la forme inquiétante se dresse peu à peu dans le ciel nocturne. Ce rituel terminé, il enlace l'appareil et le fait tourner doucement, obéissant à une logique connue de lui seul. Soudain, semblant satisfait, il fait un signe à l'ombre immobile à ses côtés. L'individu s'avance, se colle à l'appareil, laisse passer un peu de temps puis réprime une exclamation. Il saisit l'appareil photo qui pend à son côté comme une extension de lui même, l'applique contre l'outillage inquiétant et, après quelques secondes interminables, pousse un cri de satisfaction qui résonne dans la campagne silencieuse. Les étoiles semblent se pencher sur les deux protagonistes, maintenant réunis autour du cliché et le commentant avec excitation.
La deuxième ombre, c'était moi.
Voici la photo qui fut prise cette nuit là.


Sous des dehors de cliché manqué, cette image est probablement une de mes plus incroyables. En tout cas ma plus lointaine, ma plus exotique. Ce point lumineux n'est pas une luciole égarée, un lampadaire dans le lointain ou un oeil de chat dans la nuit. Ce point est 1300 fois plus volumineux que la Terre. Ce point se situe entre 600 et 1000 millions de kilomètres de notre planète. Ce point, c'est Jupiter.

Jupiter. La plus grande planète de notre système solaire. 2.5 fois plus massive que l'ensemble des planètes gravitant autour du Soleil. Tellement lointaine. 
Un ami et son télescope me l'on fait découvrir. Quelle émotion de découvrir quelque chose que l'on pensait inaccessible, d'admirer cela même que l'on connaissait sans l'avoir jamais vu. Bien sûr je connaissais les clichés ultra précis que nos satellites ont pu prendre de la géante ocre. Mais toutes ces photos, fussent-elles magnifiques, ne sauraient remplacer l'observation directe d'un petit point rougeâtre dans la fraicheur d'une nuit d'hiver.

D'autre nuit et d'autres observations suivirent. Ainsi je découvris Vénus la rouge, divers amas célestes, la nébuleuse d'Orion ou encore Sirius, l'étoile double "boule disco".
Et puis il y a quelques jours une nouvelle féérie s'invita dans l’oculaire du télescope. De ces
merveilles que l'on connait depuis trop longtemps pour y prêter attention. Il a suffit d'un regard pour que tout recommence : émerveillement, fascination, interrogation ...


La Lune. Le plus proche des corps céleste. Le plus connu aussi, que chacun d'entre nous a longuement contemplé. L’Oeil de la nuit, si l'on pense le connaître, n'en demeure pas moins mystérieux. Un télescope, et même de simples jumelles, nous montre ce que nous regardions sans l'avoir jamais vraiment vu. Loin d'être une simple sphère blafarde, notre unique satellite naturel expose alors une incroyable série de cratères, de mers (faites de lave refroidie) et de motifs, tous semblables mais jamais pareil.

La nuit, toutes les étoiles ne sont pas grises. Sortez et admirez ces belles de nuit. Imaginez les, tellement distantes, tellement grosses et pourtant tellement belles dans leur écrin de pénombre. 

Demi-lune,
Le ciel
Nous fait un clin d’œil.