dimanche 17 juin 2012

Quatre ailes et des couleurs

Après l'envolée lyrique du dernier article, je me permet une pause en prose.
J'avais initialement prévu d'écrire un poème contemporain, gigantesque œuvre de 176 pages ayant pour sujet la vacuité de l'existence, le non-sens de l'être et le concept de concept.
Et puis finalement non. Aujourd'hui nous allons parler de papillons.

Mais, cela ne vous aura pas échappé, ce blog va au delà des apparence. Pas question ici de déblatérer des exclamation futiles à propos de la qualité esthétique de tels arthropode, beauté réelle certes mais qui ne forme qu'une partie ridicule de ce que l'on peut dire à leur propos. Alors allons-y, plongeons dans la réalité de ces bestioles.
 
Le premier de nos sujet n'est pas le plus connu, ni le plus coloré, ni le plus voyant. De petite taille (3-4 centimètre au repos, le double d'envergure) et déguisé en feuille, il devient quasiment invisible une fois posé sur un végétal. Pour peu que le végétal en question ai des feuilles bien entendu, ce que l'individu ci-dessus n'a, semble-t-il, pas compris.
Mais cessons de tergiverser, ce papillon aux allures chlorophyllienne est connu sous le nom d'Argus vert (Callophrys rubi). On observera au passage la stupéfiante capacité d'observation des scientifique ainsi que leur imagination débordante, jamais à cours d'idées originales. A noter toutefois, l'Argus vert est aussi nommé Thècle de la ronce, devinez pourquoi ... Eh ben oui, il pond sur la ronce.


A suivant ! Endormi dans le crachin d'une matinée de printemps, voici l'un de nos plus gracieux papillon. Sauf que bien évidement cela ne se remarque que chez le mâle en vol et qu'il s'agit en l'occurence d'une femelle posée. Mais peu importe, vous connaissez probablement déjà l'Aurore (Antocharis cardamines), petit papillon du début de printemps qui se plait à venir faire clignoter le bout de ses ailes oranges vif le long des chemins. Il est alors tout ce qu'il y a de plus visible, mais la chose change lorsqu'il se pose. Repliant ses ailes, il prend l'apparence d'un bout de feuille à moitié décomposé recouverte de moisissures blanches, ce qui a le pouvoir de ne pas attirer particulièrement ses prédateur.
L'individu est posée sur une plante bien particulière : la cardamine des prés (Cardamine pratensis). Particulière car c'est sur celle là que l'Aurore viendra pondre ses œuf et que ses chenilles grignoterons goulument. Une relation si forte que le papillon lui doit son nom latin.


Ce que vous avez sous les yeux est l'un des pire cauchemar du passionné de papillon amateur. Petit, bleu, nous nous trouvons en la présente d'un azuré. Lequel me direz vous, dans votre soif de connaissance bien compréhensible. Et dans ma volonté d'enseigner je vous répondrais "Aucune idée". Car les azurés sont extrêmement nombreux et très semblables les uns les autres. Plusieurs genres différents existent d'ailleurs sous cette appellation, chacun ayant un nom latin différent mais tous appelés Azurés ou Argus en français, ajoutant encore à la confusion.
Cependant, que cet difficulté d'identification ne vous empêche pas de découvrir les mœurs étonnantes de ces papillons splendides. Certains d'entre eux pondent sur des plantes bien particulières que les chenilles vont manger jusqu'à avoir atteint une certaine taille. Arrivée à ce stade, elles se laissent tomber par terre et attendent le passage d'un genre bien particulier de fourmi. Si la rencontre a lieu, la chenille parvient à convaincre la fourmi, à l'aide d'un procédé connu d'elle seule, de l'emmener dans sa fourmilière ou elle sera choyée alors qu'elle mangera les œufs et les larves de ses hôtes. Une fois atteint son dernier stade de développement, la chenille se transformera en papillon et sortira au plus vite de la fourmilière, les fourmis semblant ne pas avoir la même sympathie pour la chenille que pour le papillon.


Dans bien des cas les papillons de jours comme de nuit portent des noms étranges, amusant ou carrément absurdes. Celui dont la photo se situe juste au dessus a pris double peine puisque les savants, décidément très inspirés, lui ont attribué non pas un mais bien deux noms étonnants : le Satyre ou la Mégère (Lasiommata megera). Heureusement elle n'est pas rancunière et se laisse observer relativement facilement sur les friches et chemin ou elle se pose souvent longuement au soleil pour se réchauffer. Attention toutefois, d'autres espèces sont assez semblables et ne s'identifient qu'une fois attrapés. Si vous observé une Mégère, il peut s'agir également du Tircis, de l'Agreste, de l'Ariane ou du Némusien. 

Et puis évidement, il y a des dizaines et des dizaines d'autres espèces, volant en ce moment même un peu partout, illuminant tous les milieux de leurs couleurs éclatantes. Alors je ne sais pas vous, mais moi je vais les chercher.

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