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samedi 31 mars 2012

La route de l'estran

Avant que l'île de Noirmoutier ne soit reliée au continent par un pont, il fallait, pour s'y rendre, attendre que la mer soit assez basse pour traverser l'estran à pied. Une course contre la marée, au coeur d'un territoire hostile infesté de crabes et semé de sables mouvants ! Pour faciliter le passage des véhicules, la voie la plus empruntée, le passage du Gois, fut à partir du XVIIIème siècle balisée, empierrée, pavée, et enfin goudronnée pour aboutir au tableau surréaliste que l'on peut admirer aujourd'hui : une départementale submersible de 4,2 km, traversant le bras de mer de part en part.


Le Gois à marée basse vu du haut d'une balise en bois, en direction de l'île de Noirmoutier.

Cette route de l'estran est la plus longue en son genre de France et même, selon le site officiel du Gois, de toute l'Europe. J'ai pu la traverser pendant les dernières vacances de février, un matin, à marée basse.


Sur l'île, au bord du Gois, ce lézard des murailles a choisi un drôle d'endroit pour thermoréguler : un tas d'algues pourrissantes.


Un visiteur inattendu...

Alors que la mer remonte, les grandes vasières de part et d'autre du Gois se couvrent de canards et de limicoles : bernaches cravants, tadornes de Belon, bécasseaux variables, barges à queue noire, courlis corlieux, tournepierres, pluviers argentés, huîtriers pies, grèbes castagneux, vite rejoints par un busard des roseaux en maraude. Parmi tous ces oiseaux je finis par apercevoir, comme perdu au milieu du troupeau d'échassiers, un petit animal rond et poilu qui se dandine nerveusement...


Le rat musqué pique un sprint au milieu des algues.

Manifestement, c'est un gros rongeur. Il s'approche de moi, assez près pour que je puisse le toucher, avant de se cacher sous une grosse pierre du bord du Gois. Mais j'ai eu le temps de l'identifier : c'était un rat musqué, reconnaissable à sa tête de rat plate et à sa queue comprimée latéralement, alors que le Ragondin a la queue ronde et une tête plus typée avec des moustaches blanches et des incisives orange. Curieuse apparition de la part d'un mammifère que l'on observe d'habitude en eau douce !


A la fin de la journée, la mer a entièrement recouvert le macadam, et le Gois nous gratifie de quelques dernières visions surréalistes comme ces panneaux à demi submergés. Pour rentrer, il va falloir prendre le pont.

vendredi 18 novembre 2011

Les Chroniques de l'estran, Episode 4 : Les épaves-surprises

Algues, restes d'animaux et déchets artificiels constituent la majeure partie de la laisse de mer. Mais il arrive que la marée rapporte quelques carcasses plus conséquentes, des épaves-surprises si grosses qu'elles sont visibles du haut de la falaise, et pourtant si mystérieuses qu'on est incapable de leur donner un nom avant d'être assez près pour planter une lame de couteau dedans. Mais il faut faire vite : les charognards rôdent...


Congre échoué (vu depuis la falaise)

Ici, c'est un goéland marin qui s'apprête à charcuter un superbe congre échoué. Ce gros poisson serpentiforme est particulièrement bien représenté sur l'estran de Pénestin. En voici quelques-uns, à différents stades de décomposition :


Congre frais (taille : 1,2 mètre)


Congre séché (taille : 1,2 mètre)


 Squelette de congre (taille : 1 mètre)


Portrait de congre frais

Mais cette année, la véritable surprise venait d'une épave encore plus imposante, sans doute la plus grosse de toute l'histoire de Pénestin, visible depuis la falaise dans l'article précédent :


Le dauphin de Pénestin (approximativement 1,5 mètre)

Un dauphin ! Bien mal en point, il est vrai : l'aileron et la queue ont été complètement rongés par les poissons et les goélands marins ont ouvert le ventre et les flancs à coups de bec. J'ai pu approcher le cadavre tôt dans la matinée ; quelques heures plus tard il avait disparu, emmené loin de la plage qu'il empestait par un tracteur. C'est regrettable : les oiseaux ont perdu un bon repas et moi un squelette de cétacé !



J'ai appris par la suite qu'un jeune grand dauphin (Tursiops truncatus) s'était déjà échoué à deux reprises à Pénestin en juin et avait été remis à l'eau par les pompiers. L'évènement fut relayé sur le site de Réseau-Cétacés (consulter l'article de Réseau-Cétacés). Ma charogne n'étant pas très grande et assez vieille, j'en conclu qu'il s'agit du même individu, mort en mer affaibli par ses échouages successifs.

A la semaine prochaine pour de nouvelles chroniques de l'estran !

samedi 12 novembre 2011

Les Chroniques de l'estran, Episode 3 : Laisses de mer (2/2)

On pourrait penser qu'admirer les laisses de mer, c'est aussi agréable que de ramasser des champignons. Pourtant, sur l'estran, pas question d'errer dans la pénombre d'un sous-bois humide et corrompu. Sur l'estran, c'est le nez dans les embruns et les cheveux au vent qu'on fouille le sable et les algues aux arômes iodés, préalablement déchaussé pour apprécier le contact de la vase voluptueuse - au risque de s'ouvrir le pied sur une coquille d'huître inopportune. Les sandales à la main et l'appareil photo autour du cou, poursuivons ainsi notre exploration des laisses de mer.


A gauche : oeufs de raie (Raja undulata ?)
A droite : oeuf de petite roussette

On peut tomber sur plusieurs sortes de capsules rectangulaires. Ce sont des oeufs de poissons cartilagineux.
Certaines sont noires, larges, cornues et mesurent de 5 à 15 cm : elles peuvent appartenir à huit espèces de raies et font l'objet d'un suivi par l'Association Pour l'Etude et la Conservation des Sélaciens (APECS) : le programme CapOeRa. Une plaquette d'identification est téléchargeable ici, sur le site de l'APECS.
Attention à ne pas les confondre avec cette autre capsule : plus petite (6 cm), allongée et de couleur jaunâtre, c'est l'oeuf de la Petite Roussette (Scyliorhinus canicula).


Petite Roussette

Ce petit requin de 80 cm vit sur les fonds sableux où sa robe beige tachetée de noir lui permet de se dissimuler pour mieux surprendre ses proies (mollusques et crustacés). On l'appelle aussi "chat de mer", sans doute à cause de ses grands yeux ovales et noirs.
On peut également trouver des oeufs de Grande Roussette (Scyliorhinus stellaris), une espèce proche mais deux fois plus grande (1,5 mètre) et dont les capsules, bien que très ressemblantes, atteignent 10 cm de long.


Laminaire à bulbe

Certaines algues brunes, vivant généralement au delà de l'estran, se démarquent des autres une fois échouées par leurs formes inhabituelles et leur taille impressionnante. Ces Laminaires sont constituées de trois parties : un crampon qui les maintient fixées aux rocher, le stipe, une "tige" dure comme du cuir, et enfin la fronde.
La plus grande est la Laminaire à bulbe (Saccorhiza polyschides) : son crampon est surmonté d'un "bulbe" imposant, granuleux et informe, son stipe est aplati et orné d'ondulations appelées falbalas et sa fronde découpée en forme de lanières. Le tout peut atteindre plusieurs mètres de long.


Baudrier de Neptune

Voilà une autre laminaire : la Laminaire sucrée (Saccharina latissima) ou Baudrier de Neptune. Plus gracile que la précédente, elle se reconnaît à sa fronde en forme de ceinture ondulée et texturée en forme de queue de crocodile. Le stipe est rond et les crampons n'ont pas de bulbe.


L'épave mystérieuse...

Mais l'océan a encore mieux à offrir que des oeufs de requin et des algues difformes : au pied de la falaise, les vagues ont déposé une bien curieuse épave, rapidement abordée par une bande de goélands marins affamés. Qu'est-ce ?

Réponse dans le prochain épisode !

lundi 15 juin 2009

Le cas tor

La semaine dernière, je vous avais mis au défi de reconnaitre ce qu'une photo représentait. Les réponses furent nombreuses, mais la réponse exacte n'a pas été découverte. La solution proposée par Mad (des traces de dents) est la plus approchante de la réalité : il s'agissait d'un tronc coupé par un castor.


Le castor est un animal assez difficile a observer (pas partout, il est vrai). En revanche, il est assez aisé de savoir s'il fréquente une zone grâce aux nombreuses traces qu'il y laisse. Cela va de l'odeur au branches écorcées.

Ce tronc faisait pas loin de 30 centimètre le diamètre. Le castor est capable d'abattre des arbres très imposants afin de pouvoir manger l'écorce et les feuilles du monument.

Le cou de la girafe lui permet d'atteindre les feuilles jusqu'à une hauteur de 6 mètres. Les dents du castor viennent à bout de n'importe quel arbre jusqu'à un diamètre de 1 mètre. Deux moyen d'atteindre les feuilles sans grimper aux arbres. Sacrées bestioles.

A bientôt.

vendredi 15 août 2008

Chevreuil

Le chevreuil est un mammifère assez connu. Cela viens du fait qu'il est assez courant et parfois facile à observer. Cependant, un certain nombre de gens s'imagine cet animal grand et fort, un peu comme son cousin le cerf. Il n'en est rien : il atteint tout juste 1 mètre de hauteur avec la tête, ne dépasse guère 1 m 35 de longueur et ne pèse pas plus de 25 kg ( le poids d'un enfant de 8 ans). De plus il est très fin, ce qui lui est utile en forêt : il peut passer entre deux arbres espacés de seulement 18 cm (cela correspond environ à la distance qui sépare le bout du pouce et le bout du majeur quand la main est ouverte en plein) !

Le chevreuil, fin et élégant.

Ce mammifère est parfois peu craintif et peut s'approcher assez près des habitations (pour peu qu'elle soit à l'écart de la ville). La photo ci-dessus à été prise depuis mon salon, mais il faut avouer que ce spécimen était particulièrement familier. Au printemps, les chevreuil aime beaucoup manger les jeunes feuille . Seulement, il arrive que ces feuilles fermentent dans l'estomac de l'animal (a cause de la forte teneur en sève des nouvelles feuilles). Le chevreuil devient alors comme saoul : il se laisse approcher très près, il se promène en pleine ville et parfois entre dans un magasin, un restaurant ou autre.

Chevreuil au bord de ma mare.

Cet animal a souvent des cachettes et des chemins qu'il emprunte régulièrement. Une bonne méthode pour l'observer correctement est de repérer ces chemins pendant le journée, puis de se poster à proximité au crépuscule. A condition de rester discret, les chevreuils pourront alors s'approcher assez près. Une autre méthode est utilisé par une sorte de personnes appelé "chasseurs". Sachez que je réprouve cette façon d'observer la nature. Si vous êtes un de ces individu, je vous invite à expliquer les raisons qui vous incitent à exercer ce "sport" dans les commentaires. J'y répondrais en vous exposant mes raisons de détester cette attitude. Il est évident que personne ne convaincra personne mais cela nous permettra de nous exprimer, ce qui est toujours bon. J'espère ne pas avoir à répondre.

A bientôt.