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samedi 2 juin 2012

Réponse

Et oui, c'était bien une limace, Limax cineroniger.


Limax cineroniger (quelque part en forêt d'Orléans, Loiret)

Cette limace tachetée est l'une des plus longues de France, pouvant atteindre jusqu'à 20 centimètres (voire 30 selon le Guide des escargots et limaces d'Europe de delachaux et niestlé) en extension maximale. Elle est cependant moins commune que les limaces rousses Arion rufus.


Limax maximus (camping de Termignon, Savoie)

Sa cousine la Limace léopard (Limax maximus) lui ressemble beaucoup, mais s'en différencie par un manteau généralement tacheté et non uniforme et surtout une sole pédieuse (la "plante" du pied de la limace) uniformément blanc-crème, alors que celle de Limax cineroniger est noir et blanc comme ceci :


Sole pédieuse de Limax cineroniger (Bucy-le-Roi, Loiret)

samedi 19 mai 2012

Gorges de l'Allier - Pré à Combret

Après quelques explorations au bord de l'eau, retour au gîte, à Combret, où nous allons profiter de notre dernière matinée dans les gorges de l'Allier pour nous faire tout petits et explorer le petit pré en contrebas de notre logement, une jungle luxuriante d'orties et de pissenlits.


Difficile d'avoir une vue dégagée au milieu de cet enfer vert !
Qu'est-ce donc qui se cache derrière les herbes ? est-ce le dos poussiéreux d'un éléphant des forêts que l'on aperçoit ?


Après avoir écarté le voile de feuillage à coups de machettes, nous pouvons enfin reconnaître l'énorme animal qui broute devant nous : Helix pomatia, l'Escargot de Bourgogne. Avec sa coquille de 5 centimètres de diamètre, c'est le Duc des escargots, le véritable pachyderme, que dis-je ! le diplodocus de ce pré.


Horreur ! la montagne de chair blanc-crème et baveuse darde ses tentacules et se tourne vers nous ! va-t-elle nous engloutir ? Non, heureusement le Duc est un paisible herbivore et veut seulement nous faire un bisou. Puis il disparaît à nouveau au coeur de son domaine touffu, rongeant et avalant tous les végétaux qui se trouvent sur son passage dans d'effroyables bruits de mastication et ne laissant derrière lui qu'une traînée de bave large comme une quatre-voies.


Quelques mètres plus loin, nos pas nous amènent tout droit sur... un anaconda !


Réfugiés en haut d'une tige, nous pouvons constater que le reptile anguiforme qui nous a effrayé n'est pas un gigantesque boïdé mais un orvet femelle. Quel plaisir de voir pour une fois ce lézard sans pattes en un seul morceau, et non coupé en deux quand ce n'est pas en quatre par un chat errant, une roue de vélo ou encore une bêche de fermier. Pour plus de renseignement sur ce reptile, dirigez-vous . Moi, je crois que je vais attendre qu'il s'en aille pour redescendre de mon herbe...

dimanche 13 mai 2012

Gorges de l'Allier - Sentier


Sortons un instant la route de Prades à Langeac pour prendre le sentier forestier qui s'en sépare en remontant un petit torrent qui vient se jeter dans l'Allier.


L'humidité ambiante semble parfaitement convenir aux légions de limaces noires qui tapissent le sous-bois. Il s'agit probablement d'Arion ater, extérieurement identique à la limace rousse Arion rufus, encore que leurs colorations respectives peuvent varier et que, d'après le Guide des escargots et limaces d'Europe de delachaux et niestlé, certains auteurs considèrent ces deux espèces comme deux variétés d'Arion ater.


Au bord du cours d'eau, des iules, petits myriapodes allongés et cylindriques à deux paires de pattes par segment, arpentent les troncs de hêtres de leurs deux bonnes centaines de membres. Ne disposant pas de sources assez précises sur les Myriapodes, je ne m'avancerais pas trop pour identifier le spécimen de la photo, bien qu'il corresponde relativement à la description de Tachypodoiulus albipes ("l'iule à pieds rapides à pieds blancs" !) du guide Insectes d'Europe occidentale de Chinery : un iule qui s'enroule sur lui-même en cas de danger et grimpe aux arbres pour en brouter la mousse.


Un peu plus loin, revoilà un crache-sang, que l'on avait déjà pu observer au bord de l'Allier à Prades.


Enfin, à un détour du chemin, j'ai croisé ce vieil escargot de Bourgogne à demi encoquillé. Nous auront très bientôt l'occasion d'observer quelques uns de ses congénères, qui pullulent litéralement dans les gorges de l'Allier...

samedi 31 décembre 2011

Les Chroniques de l'estran, Episode 8 : Marée basse dans les rochers (3/3)

Vu les merveilles que l'ont vient d'observer dans les flaques de l'estran rocheux depuis la surface, on peut se demander quelles surprises nous réservent ses abysses. Pour le savoir, enfilons nos scaphandres et descendons au fond de la cuvette...


Crabe vert raclant une patelle

Bienvenue dans le royaume du Crabe vert ! Carcinus maenas règne en maître au fond de son cloaque putride, il dévore tout ce qui passe à sa portée ! La grosse Patelle peut bien se cramponner à son rocher, rien ne résiste à la pince du monstre caparaçonné...


Il y en a toujours un pour manger l'autre...

... pas même ses propres congénères !


Dorris verrucosa

Heureusement que la belle Doris verrucosa est là pour apporter un peu de poésie à ce monde de brutes...
Cette limace de mer de 5 à 7 cm de long se nourrit d'éponges ; elle arbore à son extrémité postérieure un magnifique panache de tentacules sur lesquels sont disposés les branchies.
Tous les individus que j'ai observés à Pénestin étaient jaune d'or voire orange, mais il en existe aussi de plus ternes : blancs, gris, parfois avec des bandes latérales sombres.


Doris au fond d'une grotte, à marée basse

La Doris verruqueuse craint la déshydratation. Sitôt émergée, elle court se réfugier dans une anfractuosité sombre et humide d'où elle ne sortira pas avant le retour de la mer.


Gobie varié (Pomatoschistus pictus)

Pour finir, voici le poisson typique des flaques de l'estran : le Gobie. Une poignée d'espèces assez ressemblantes peuvent se retrouver dans les cuvettes. Ici, je penche pour un gobie varié (Pomatoschistus pictus).

La semaine prochaine, ne manquez pas le dernier épisode des Chroniques de l'estran : Les Pinces de l'estran...

jeudi 24 novembre 2011

Les Chroniques de l'estran, Episode 5 : Seiche

Mais nous n'avons pas encore parlé de l'objet le plus fameux de la laisse de mer : l'os de seiche.


Le plus gros os de seiche que j'ai jamais trouvé : 24 cm de long. Qui dit mieux ?

De forme oblongue et de couleur blanche, sa taille varie entre 1 et une trentaine de centimètres de long. Bien qu'on l'appelle "os", c'est en réalité tout ce qui reste d'une coquille ancestrale comparable à celle du Nautile.
Quoi qu'il en soit, il constitue une source de calcium abondante et facile à se procurer pour les oiseaux de mer... et de volière !


Seiche échouée (taille : 20 cm)

Beaucoup plus intéressante que l'os, la seiche elle-même est en revanche moins facile à trouver sur l'estran, généralement mise en pièces par les goélands aussitôt échouée.
Ce jour-là, j'ai eu la chance de tomber sur un spécimen complet et relativement préservé de la décomposition. On le range tout de suite dans la classe des Céphalopodes, avec son corps mou structuré par le fameux "os" et sa grosse tête aux yeux globuleux munie de dix bras armés de ventouses : huit courts et deux longs, terminés par des massues, rétractés en permanence, qui ne se déploient brusquement que pour attraper une proie, à la manière du masque d'une libellule.


Bouche de seiche

Les tentacules d'attaque ramènent alors la victime à la bouche du monstre. Entourée par les tentacules, elle abrite deux mâchoires cornées en forme de bec de perroquet, suivies de près par la radula, attribut plus classique des gastéropodes de nos jardins et de nos trottoirs.
Son nom latin, Sepia officinalis, a donné en français la couleur sépia, dont les tons marrons rappellent ceux de l'encre de seiche dilué, composé de mélanine (molécule qui nous est familière puisqu'il s'agit du pigment de notre peau). 


Deux systèmes de locomotion innovants !

Lorsqu'elle ne se déplace pas par ondulations de la frange qui borde son "os", la Seiche peut se mouvoir à l'aide de son système de propulsion à réaction : l'eau stockée dans une poche appelée cavité palléale est brutalement évacuée, par contraction musculaire, par l'entonnoir situé à l'avant de l'animal, la projetant ainsi à reculons. Ajoutons à cela que ce sous-marin de poche peut changer de couleur pour se dissimuler ou communiquer avec ses pairs, et vous admettrez qu'il n'a décidément rien à envier à nos bathyscaphes les plus sophistiqués ! Hormis peut-être la profondeur...


"Wheke", le calmar géant du MNHN

Car si son os n'était pas si fragile et pouvait supporter des pressions excédant celles que l'on rencontre à 150 mètres de profondeur, la petite Seiche serait sans doute surprise de rencontrer son lointain cousin le Calmar géant (Architeuthis sp.), un céphalopode pouvant atteindre une quinzaine de mètres de long et qui ne ferait d'elle qu'une becquée !
Encore relativement méconnu en raison de son habitat quasi-inexplorable, on peut cependant en admirer un splendide spécimen plastiné de 7,5 mètres au Muséum National d'Histoire Naturelle de Paris, pêché au large de la Nouvelle-Zélande. La capture ou l'échouage de ces super-mollusques fait régulièrement la une des journaux depuis la seconde moitié du XIXème siècle, avec l'essor de la chasse à la baleine. Alors... à quand une carcasse pourrissante de calmar géant sur l'estran de Pénestin ?

samedi 26 mars 2011

Tendres invertébrés

Arion rufus, la Limace rousse, est surtout connue pour ses méfaits dans les potagers. Mais lâché en pleine nature, le gluant animal nous dévoile un tout autre aspect de sa personnalité.
En forêt comme aux champs, dans les prairies comme dans les jardins, en plaine comme en altitude (où il se présente sous sa forme noire, parfois considérée comme une autre espèce : Arion ater), l'omniprésence de ce gastéropode doit tout à son régime alimentaire extraordinairement varié : végétaux en tous genres, bien sûr, mais aussi champignons, cadavres voire même déjections de carnivores. Il est d'ailleurs courant d'en voir deux ou trois sur les routes, attroupés autour d'un congénère écrasé par une voiture comme des lions autour d'une flaque, le grignotant goulûment.
Une opportuniste donc, qui trouve son bonheur à la fois dans les légumes et la viande faisandée. Et pourtant ! La Limace rousse est également, au même titre que l' Orque, le Tigre ou l'Aigle royal, une redoutable prédatrice. Ici, c'est un malheureux lombric qui va faire les frais de son appétit de carnassière. La preuve en images !


Qui a dit que les Limaces n'étaient que d'inoffensives dévoreuses de laitues ?

Loin de se contenter d'aliments inanimés, la Limace rousse boulotte en réalité tout ce qui est moins rapide et aussi mou qu'elle. Et ce jour-là, c'est tombé sur ce pauvre ver de terre. L'imprudent n'aurait jamais du s'aventurer sur un terrain aussi sec que ce chemin de forêt : une limace par hasard vint à passer ; elle l'intercepte dans le sens de la largeur...


Scronch ! scronch !

...et se met alors à le déchiqueter, ou plus exactement à le ronger, exactement comme un lapin ferait d'une carotte, alors que le ver, pourtant à bout de forces, continue à gigoter.


On distingue nettement les "crocs" de la mâchoire supérieure.

On voit alors la gueule du monstre poisseux se refermer sur le corps de sa victime. En guise de crocs, la nature, dans sa sagesse, l'a doté d'une mâchoire cornée et découpée en forme de piège à loup, qui, actionnée par des muscles vigoureux, lui permet d'arracher des morceaux de chair ou de salade aussi efficacement que s'il s'agissait d'un emporte-pièce. Les morceaux sont ensuite râpés par la radula, chaîne de quelques milliers de dents disposées en arc de cercle sur la partie inférieure de la bouche. On obtient ainsi une purée de lombric prête à être digérée.
Cet incident, quoique qu'anodin dans la longue liste des petits drames qui se jouent au quotidien dans la nature, nous rappelle que ce n'est pas parce qu'ils n'ont pas d'os, que les invertébrés sont des tendres.

mardi 2 juin 2009

Ils sont partout

Immobiles, silencieux, camouflés parmi les ombres moite de la végétation, ils se tapissent. Rien ne bouge et pourtant ils sont là, tout autour. S'il arrive que l'un d'entre eux soit repéré, son aspect débonnaire le fait passer pour un être inoffensif. Mais ne vous y trompez pas, ils nous observent. De quoi je parle ? Voila de quoi je parle :

Avouez que l'on ne devine rien des intentions louches de ces bestioles. Moi même ai longtemps été abusé par leur aspect inoffensif et un peu mou. Cependant je vous le dis : les escargots rayés nous espionnent.

Je sais ce que vous êtes en train de penser : "Les escargots sont pas si mauvais, avec du beurre et de l'ail.", "Tout le monde sait que c'est des bilboquets qu'il faut se méfier.", ... Sachez que vos commentaires railleurs me laissent froids. Car enfin, si les escargots rayés n'en ont pas après moi, comment expliquer que j'en trouve régulièrement collés à une plante, invariablement rentrés dans leur coquilles. Ce ne sont pas les preuves qui manques :

Ils ont crus me berner avec leur camouflage. Il faut dire qu'ils se fondent habillement dans n'importe quel décor, mais il n'est pas né l'escargot capable de me rouler, morbleu !

Vous remarquez sans peine le petit air sournois qu'ils prennent quand ils se sentent observés.

Cette coquille était vide, mais qu'on ne me fasse pas croire que je l'ai trouvé par hasard. Je pense qu'il s'agissait d'un avertissement.

J'ai trouvé celui-là ce week-end collé à un roseau. Avouez que ce n'est pas un support commun pour un escargot. De plus, c'est un des plus gros que j'ai pu observer.

Si après cet article vous vous dites : "Bah mince alors, je le savait pas parano.", je tiens à le préciser, je ne suis pas paranoïaque. Ce qui ne les emmpèche pas d'être tous après moi, d'ailleurs.

A bientôt.

lundi 12 janvier 2009

Coquillages

Les plages de tous les pays sont les plus grand cimetières du monde. On y trouve en permanence un grand nombre de tous petits cercueil, mais ceux-ci sont vides. En effet, chez les coquillages, c'est sa vie que l'ont passe dans une boite et non sa mort. N'en déplaise aux entreprises de pompes funèbres, le choix de couleurs, de forme et de taille est chez ces mollusque bien plus diversifié que dans un quelconque magasin pour matériel post-mortem. Voici quelque exemples de ces magnifiques dépouilles minérales.


Un petit écrin de nacre vide.


Les couleurs sont parfois très étonnantes. Une coquille grise et terne à l'extérieur peut se révéler un bijou violet ou ocre quand on le retourne.


Cette coquille noire à appartenu à une moule. Cependant, on remarque bien qu'un autre animal s'est installé sur l'habitacle en question. Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un mollusque (comme la moule) mais d'un crustacé (comme les crabes). Cet animal se nomme la balane. Celle-ci est aussi morte que la moule qui lui a servi de support.

Ces photos, ainsi que d'autre, ont été prises sur à peine quelques mètre carré de plage camarguaise. Elles attestent de la diversité et de la beauté de ces êtres "insignifiants" que sont les mollusques. Il n'est pas étonnant que ces coquilles soient utilisée en tant que bijoux. Si vous marchez sur une plage, regardez sous vos pieds.

A bientôt.