samedi 19 juin 2010

Le bouleau crayon-de-couleur

Il est un arbre que très peu connaissent, un arbre au rôle pourtant important. Je parle du bouleau crayon-de-couleur (Betula coloreus). Découvert en 1802 par un scientifique aussi méconnu que lui, le fameux Augustus Van Der Linden, cet arbre fit très vite l'objet d'un commerce forcené. Car le bouleau crayon-de-couleur possède une particularité qui lui a valu son nom : l'intérieur de ses jeune rameau est très fortement colorée.

Au printemps, les bourgeons laissent apparaître ce qui sera le cœur coloré du rameau. Le vert est la couleur la plus courante à l'état naturel.


Les jeunes rameaux, coupés et séchés, donne les crayons de couleurs que chacun d'entre nous connaît. Curieusement, la provenance de ces ustensile est aujourd'hui complètement méconnue, le bouleau crayon-de-couleur est totalement inconnu du public qui utilise pourtant quotidiennement ses dérivés.

Le jaune est une couleur moins courante qui se trouve habituellement à des altitudes plus importantes.

Cette espèce vit, à l'état naturel, dans des milieu humides et ombragés tel que les marais forestiers. Ne formant jamais de grandes colonies, le bouleau crayon-de-couleur est plus courant en plaine qu'en montagne ou il ne dépasse que très rarement les 1000 mètres d'altitude.

Quatre couleurs possibles, provenant de quatre plans différents. J'ai trouvés ces couleurs autour d'une mare en lisière d'une petite forêt. Il est plutôt rare que des arbres de différents couleurs forme une même colonie, celles-ci se mélangeant au bout de quelques générations. Cela laisse à penser que cette colonie est assez récente.

Le bouleau crayon-de-couleur est un arbre plutôt petit, rarement plus de 6 mètre de haut. Il est très semblable au bouleau blanc, le plus commun des deux, et différencier les deux espèces est assez difficile à première vue. Si c'est le printemps, cherchez les bourgeons qui vous indiquerons facilement l'espèce du plant. Sinon, cassez un jeune rameau. L'intérieur est blanc ? Bouleau blanc. L'intérieur est coloré ? Bouleau crayon-de-couleur. J'insiste sur le fait de choisir un jeune rameau : la couleur s'estompe avec l'âge et la différence devient moins évidente.

Variété cultivée remarquable à sept couleurs. De tels plants sont issues de très nombreux croisement.

De par son milieu naturel et ses populations éparpillées, l'exploitation du bouleau crayon-de-couleur fut toujours difficile. C'est pourquoi il fut vite cultivé, d'une part par les entreprises de fabrication de crayons de couleur, d'autre part par des horticulteur amateur. Pendant un temps, ce fut un des défi les plus appréciés des jardiniers : avoir le plus de couleurs différentes sur un même plan. Cependant, il fut vite oublié, non pas à cause d'une quelconque difficulté, l'espèce s'adapte très bien à la culture, mais par une sorte d'effet de mode. Aujourd'hui, l'espèce n'est plus cultivée que par les industries de crayons de couleur mais certaines variétés polychromatiques sont retournée à l'état naturel.

L'espèce est présente depuis l'Oural jusqu'en France, qui marque sa limite occidentale. Elle est absente de Grande-Bretagne, ainsi que de toute la zone méditerranéenne, craignant le climat chaud et sec de la région.
En France, le bouleau crayon-de-couleur est présent notamment dans le Nord-Est et dans le centre. Il est absent de la région Méditerranéenne et du Nord-Ouest.

Répartition de l'espèce en France.

En France, l'espèce, qui ne fut jamais très commune, a beaucoup souffert des nombreux prélèvements qui eurent lieu au milieu du dix-neuvième siècle ainsi que de la destruction de son milieu naturel. Elle devint rare au début du vingtième siècle et disparu de nombreuses régions. Il fut protégé en 1934 au niveau national. D'autre pays européens l'ont classé comme espèce protégée, et il possède un statut NT sur la liste européenne, ce qui lui confère une protection partielle. Son important intérêt patrimonial pourrait l'inclure prochainement dans l'annexe 2 de la directive environnement française, ce qui augmenterais sa protection, ainsi que celle de son habitat naturel.
L'espèce semble toutefois reprendre du poil de la bête et réinvestir des régions d'où il avait disparu. Il commence même à coloniser des habitats que l'on ne lui connaissait pas, tel que des marais côtiers sur la façade atlantique.
L'espèce va peut être retrouver sa gloire d'antan.

5 commentaires:

Nicolas MOULIN a dit…

Et ben dit-donc, tu à beaucoup d'imagination, j'espère au moins que c'est une blague? En tout cas j'ai beaucoup rigoler, merci Lucas.

Anonyme a dit…

J'utilise régulièrement des crayons de couleur pour raison professionnelle.
Est-il possible d'introduire cette espèce dans un petit jardin?
Et où peut-on trouver un plant polychromatique (bleu-rouge-vert-jaune) ?
À partir de quel âge les rameaux sont-ils exploitables?

Merci de répondre à ces questions et de nous avoir permis de découvrir cet arbre plus que remarquable.

Margueritte

Nicolas MOULIN a dit…

Sinon ton BAC sa ce passe bien pour le moment?

Anonyme a dit…

Ha ha ha ! Tu t'es encore bien amusé.

Igor Girault et Lucas Michelot a dit…

Nicolas => Effectivement, il s'agit d'une espèce imaginaire. J'espérais que plus de gens tomberaient dans le panneau, je serait plus crédible la prochaine fois.
Quand à mon BAC, il mérite pas qu'on parle de lui.

Margueritte => L'arbre se prête très bien à la culture, aussi est il possible de l'introduire dans un jardin, même petit. Il lui faut juste de l'ombre et de l'eau.
Les plants polychromatiques ne se trouvent plus que rarement désormais, leur culture n'étant plus qu'industrielle. Peut être existe-t-il encore quelques horticulteurs qui en vendent, mais je n'en ai pas connaissance.
Les rameaux sont exploitables dès qu'ils ont atteint la taille d'un crayon de couleur standard et jusqu'à environ un an et demi (avant la couleur n'est pas encore nette, après elle s'affadit). Le plus pratique est de le tailler sérieusement une fois par an, en début d'hiver de préférence, en "têtard". L'arbre produira de nombreux rejets utilisables rapidement (il pousse vite mais pas très haut).

Je suis ravi d'avoir pu répondre à tes questions.

One day one bird => L'essentiel est de s'amuser, que ce soit en racontant la vérité ou des âneries. Alors je fais les deux.