dimanche 19 juin 2011

Orchis bouc

Il arrive que l'on fasse des rencontres auxquelles on ne s'attend pas. Comme cette monstrueuse fleur cornue, au détour d'un sentier, un jour de mai particulièrement lumineux.



Orchis bouc (Beaugency, Loiret)

Du haut de ses quarante bons centimètres, l'orchidée domine les chardons qui l'entourent. Elle exhale une méphitique odeur de musc... une odeur de bouc ! d'où son nom : l'Orchis bouc (Himantoglossum hircinum).


Des fleurs en forme de tire-bouchons...

Ses couleurs sont plus discrètes, mais tout aussi malsaines, que son odeur : vert hématome, blanc fièvre et pourpre infection évoquent à eux seuls les pires maladies... On peine d'ailleurs à la qualifier de "vivace" comme les autres orchidées.


Détail de la fleur

Elle n'a pourtant rien de maléfique, cette plante !
Avec ses sépales rabattus en forme de casque d'Hadès et son labelle - pétale du bas - d'abord trifide comme le trident de Poséidon, puis torsadé comme la corne d'une licorne, et enfin fourchu comme la langue d'un dragon, ce végétal mythologique n'est pas dur à identifier.
C'est d'ailleurs au grec qu'elle doit son nom (certes latinisé pour les besoins de la nomenclature) : Himantoglossum vient en effet de glotta, la langue, et himas, la lanière, et signifie donc "langue en lanière", en référence, vous l'aurez compris, à son curieux labelle.
Paresseuse, cette horrible merveille ne fleurit que de mai à juillet. Hâtez-vous de l'admirer !

2 commentaires:

Nicolas MOULIN a dit…

C'est vrai qu'elle a l'aire magnifique cette orchidée! Et tu la trouve sur un terrain particulier?

Igor Girault et Lucas Michelot a dit…

Elle affectonne les terrains calcaires.