jeudi 11 novembre 2010

Polypode commun

Les vieux murs et les sous-bois humides sont les deux principaux milieux ou chercher les fougère dans nos régions. Pas bégueule pour un sous, le polypode (Polypodium vulgare) s'installe aussi bien sur l'un que dans l'autre. En plus de ça il n'est pas rare du tout. Et pour couronner le tout, il a un nom latin facile à apprendre : Polypodium vulgare. On n'en fait plus des fougères comme ça.
Mais avant de vous parler de lui plus en détail, laissez moi vous le présenter.

 Une tige de 10 à 30 centimètres environ, des limbes (les "feuilles" qui partent de la tige) long et arrondis, dressé tout seul, voila le profil de notre sujet.
Mais au fait, "polypode" ça veut dire quoi ? "Poly" signifie "plusieurs" et "pode" veut dire "pied". Partant de là, on peut supposer que "polypode" signifie "plusieurs pieds". Ce qui est assez étrange quand on sait que cette plante ne pousse jamais en touffe, comme vous pouvez le voir ci-dessous.

 Alors quelle est l'explication de ce nom étrange ? 
En fait, le polypode pousse à partir d'une grosse racine qui donne chaque année une fronde et une seule. Mais la racine croissant petit à petit, elle garde la trace de toutes les frondes auxquelles elle a donné naissance. Il n'en fallu pas plus aux savants pour lui donner ce nom.

En parlant de la racine du polypode, figurez vous qu'elle se mange. Les gosses d'autrefois appelaient ce casse-croute "réglisse des bois". Laissez moi vous dire que la racine de polypode n'a pas le gout de réglisse et qu'en plus elle est absolument infecte, amer comme seul un dépressif peut l'être. Mais enfin, si jamais la nourriture venait à manquer lors de votre prochain raid "50 jours en forêt les yeux bandés", vous pourrez toujours vous rabattre sur le polypode.
 
C'est joli toutes ces petites bouboules blanches, hein ? Mais je sens poindre en votre esprit l'éternelle question de celui qui s'interroge sur le monde (et plus particulièrement sur les petites bouboules blanches en dessous des feuilles de fougère) : "C'est bien joli, mais c'est quoi ?". Eh bien figurez vous que ce que vous voyez là est une des partie de l'appareil reproducteur de la plante. Les savants, toujours aussi boute-en-train, ont donné plein de noms rigolos à toutes ces parties. Ainsi chaque petit tas est une sore, formé de plein de sporanges (les fameuses bouboules) qui, à maturité vont libérer tout plein de spores qui iront au loin donner un autre pied de polypode (si mère nature est d'accord).

Si vous voulez faire la rencontre de cette charmante fougère, vous pouvez aller la trouver dès que le coeur vous en dit. Complètement étrangère aux 35 heures, elle se fera un plaisir de vous recevoir 24h/24 et 7j/7.
Par contre, elle n'est pas dans le botin.
Il va falloir que vous la cherchiez.
C'est parti.






Vous êtes encore là ? Mais vous attendez quoi !?

samedi 30 octobre 2010

Capillaire des murailles

Vous connaissez les fougères ? Vaguement ? Eh bien il est temps de remédier à cette lacune. Ne perdons pas de temps : à raison d'une espèce par semaine, on devrait avoir fini d'ici une soixantaine d'année.

Commençons par une des fougère les plus courantes et les plus proches de nous. Le capillaire sanguin (Asplenium trichomanes) se trouve en effet sur à peu près n'importe quel vieux mur,  fissure, cailloux vaguement empilés, ... Un petit village bien rural avec ses vieux murets et ses anciennes maisons est idéale pour l'observation de cette charmante espèce, mais inutile de voyager loin : l'espèce est présente presque partout en France.

Mais j'y pense, je ne vous l'ai pas encore présentée cette fameuse fougère.
Eh bien la voici.

Comme vous le voyez, la plante en question n'a rien de prétentieux : une tige noire et, rangés tout autour, de petites feuilles plus ou moins ronde. Si l'on considère en prime sa petite taille (rarement plus de 15 centimètres de long), on comprend qu'elle ne soit pas plus connue du public (qui n'y connait de toute façon pas grand chose).
Sur la photo, on aperçoit également une autre plante, une fougère elle aussi. Mais je n'en parlerais pas aujourd'hui puisque j'en parlerais un autre jour (logique).

C'est joli, hein ? Ces petites touffes bien vertes sont fort sympathique. De plus, les plantes communes et aisément identifiable (et celle-ci en est une) ont cet avantage qu'elle nous rendent content à chaque fois que nous les voyons, puisque nous les connaissons.

Voila bien une plante que vous pouvez chercher n'importe ou et n'importe quand. Vous pouvez la trouver en vous promenant (classique), en garant votre voiture, en sautant de toit en toit, en faisant des roulades dans la rue ou que sais-je encore. Alors allez-y, cherchez donc.

dimanche 24 octobre 2010

Mesdames et messieurs, bonjour.
Voila bien longtemps que je ne vous ai rien écrit. N'y voyez pas un manque d'inspiration ou une fatigue de ce blog qui m'aurais poussé à me reconvertir en moine bouddhiste.
En fait, j'ai juste repris l'école. Une école un peu particulière, en fait. Ayant passé mon bac, j'ai dû m'orienter dans les "études supérieurs", hydre sournois dont le seul nom fait frémir les malheureux qui doivent se plier à son rituel.
Toujours est-il que je me trouve désormais en BTS Gestion et Protection de la Nature (option Gestion des Espaces Naturels) en Corrèze. L'intitulé en lui même laisse présager la teneur de cette formation : on nous apprend à connaitre la nature et à la protéger. Vous imaginez ma joie. Pour vous donner un petit aperçu, voici quelques photos que j'ai prise, j'insiste là dessus, en cours.

 La callune (Calluna vulgaris), "bruyère" des landes sèche étendant son tapis violet dans les vastes étendues du plateau de Millevaches (j'adore ce nom).

La dolomède (Dolomedes fimbriatus), fameuse araignée des zones humides qui peut marcher sur l'eau, voir même s'immerger totalement. Ainsi il arrive qu'une araignée capture un poisson. Vous y auriez cru, vous ?

Superbe chenille de Noctuelle de la Persicaire (Melanchra persicariae), habilement dissimulée sur une fougère aigle (Pteridium aquilinum).

Comme vous le voyez, je suis loin de m'ennuyer. Cette nature foisonnante me donne de quoi faire pour longtemps.
Vous aussi, continuez de vous promener et de tout observer.

A bientôt.

lundi 18 octobre 2010

Le Congre

Effectivement il s'agit bien d'un congre (Conger conger). Cette grosse anguille de mer, mesurant généralement entre 1 et 2,5 mètres, est relativement commune au large de la Bretagne et dans le reste de l'Atlantique ; on en trouve aussi en Méditerranée, dans l'océan Indien et dans l'ouest du Pacifique.
Pour se déplacer, le Congre agite ordinairement sa nageoire dorsale, mais lorsqu'il veut accélérer, il peut faire onduler tout son corps comme un serpent. Il a pou habitude de se reposer durant la journée, dissimulé dans les rochers, sortant à la tombée du jour chasser les crustacés et les poissons dont il se nourrit, y comprit des congres plus petits. Crabes et homards, dont les pincements sont redoutés, sont assommés contre les rochers avants d'être avalés. Son agressivité est aussi réputée chez les pêcheurs, et il est vrai que, s'il se sent menacé, le Congre peut infliger des morsures douloureuses.
Comme les anguilles d'eau douce, le Congre ne fraie qu'une seule fois dans sa vie : les congres de Bretagne migrent à cet effet vers la mer des Sargasses, à la fin de l'été, où ils peuvent descendre jusqu'à 300 mètres de profondeur ; leurs yeux s'agrandissent alors pour pallier à la rareté de la lumière. Les femelles peuvent pondre jusqu'à 8 millions d'oeufs, qui iront ensuite dériver près de la surface et donner naissance à des larves de congre, lesquelles n'obtiendront leur aspect adulte qu'une fois retournées au large de la Bretagne.