samedi 24 janvier 2009

Cistude

Aujourd'hui, nous allons vous parler d'un reptile, ce qui n'était pas arrivé depuis l'article Lézard vert. Cette fois ci, il ne s'agit pas d'un lézard, mais d'une tortue, la cistude d'Europe (Emys orbicularis).

La cistude est largement présente dans une bonne partie de l'Europe, ce qui en fait, d'après Le guide herpéto des éditions delachaux et niestlé, la tortue la plus septentrionale au monde. En France, l'un des meilleurs endroits où l'on peut l'observer est le parc naturel régional de la Brenne, dans l'Indre (Centre).
La cistude est une tortue d'eau douce. On la reconnaît à sa peau noire mouchetée de jaune vif, à sa carapace plate et à ses pattes palmées qui lui servent à se mouvoir dans l'élément liquide. Elle vit dans les étangs, qui fournissent de la nourriture en abondance à cette petite carnassière : jeunes poissons, mollusques, petits crustacés, charognes en tout genre, etc. Pour attraper ses proies, la cistude chasse à l'affût, dissimulée parmi les plantes aquatiques, et utilise son bec tranchant pour les mettre en pièces.

Deux tortues sur un rocher. On aperçois bien leur peau noir moucheté de jaune.

Le meilleur moyen de l'observer est lorsqu'elle sort de l'eau pour prendre un bain de soleil, sur une branche émergée, par exemple. A la manière d'un crocodile, elle agit ainsi pour réchauffer son organisme sortant de l'eau froide.

Pour se protéger du froid, la cistude hiberne enfouie dans la vase à partir d'octobre. Elle se réveille en mars et pond un peu plus tard une vingtaine d'œufs non loin de l'étang. A leur naissances, les petites cistudes sont victimes des rapaces, des hérons et de divers carnivores.

Adultes, elles sont concurrencées sur le plan alimentaire par les tortues de Floride (Trachemys scripta elegans) importées du Mississipi. Ces tortues d'eau douce américaines sont plus résistantes et agressives que les cistudes qu'elles ont donc tendance à supplanter. Les naturalistes ne savent pas quoi faire pour stopper l'invasion des tortues de Floride : alors que dans certaines régions on les tire à la carabine, dans d'autres on essaye de créer des centres de refuge pour les y parquer. Le problème est loin d'être résolu...

Petit bain de soleil.

La cistude que l'on voit en Brenne a une cousine : l'émyde lépreuse (Mauremys leprosa), autre tortue d'eau douce, endémique de la péninsule ibérique, qui diffère de la précédente par sa couleur terne et unie.

Pour en savoir plus, il vous suffit de consulter le site : www.parc-naturel-brenne.fr/

A bientôt.


NB : Les deux photos signées ont été prisent dans un centre de soin pour tortues blessées (plus d'informations ici). Le photographe n'a donc aucun mérite de les avoir prise (les photos), les tortues n'étant pas craintives. Huez le très fort.

lundi 19 janvier 2009

Une toile de maître.

Les araignées, on le sait, sont des animaux incroyables. Elles cumules les capacités d'un funambule, d'un chasseur (à l'affut ou non), d'un architecte (que dire d'autre devant leur toiles ?), et même parfois d'un artiste. Il est vrai qu'elles se seraient bien passées de ce dernier point, mais elles n'ont pas toujours le choix. Ainsi, on peut croiser au détour d'un chemin lors d'une promenade matinale un tableau féérique : celui d'une toile recouverte de perles de rosées.


Toile dans une roselière au petit matin.

Bien sur, cette humidité collante embarrasse beaucoup les sympathiques arachnides : quel insecte aurait l'idée de venir se poser sur cet construction à l'allure de cible ? Les bébêtes n'ont plus qu'à attendre la venue du soleil et l'évaporation de ces merveilles embarrassante.

Une toile irrégulière elle aussi victime de l'humidité matinale.

Selon votre envie, il faudra donc adapter vos heures de sorties. L'artiste à la recherche d'un sujet de création devra se lever à l'aube. En revanche, le passionné d'araignées (si si, ça existe) pourra passer une bonne grasse matinée avant de partir en chasse. Par contre, je dois vous prévenir : il est inutile de partir à la recherche de ces animaux ou de leurs œuvre par -15°. Les araignées sont des animaux à sang froid et ne peuvent être active en dessous d'une certaine température (très peu survives à 0°).

Plus élégant et éphémère qu'un collier de perles.

Vous pouvez trouver ces toiles en exposition temporaire tout au long de l'été dans le buisson du coin. Chaque arbre, chaque touffe d'herbe possède ses propres œuvres, alors cherchez bien (enfin, attendez quand même le printemps).

A bientôt.

lundi 12 janvier 2009

Coquillages

Les plages de tous les pays sont les plus grand cimetières du monde. On y trouve en permanence un grand nombre de tous petits cercueil, mais ceux-ci sont vides. En effet, chez les coquillages, c'est sa vie que l'ont passe dans une boite et non sa mort. N'en déplaise aux entreprises de pompes funèbres, le choix de couleurs, de forme et de taille est chez ces mollusque bien plus diversifié que dans un quelconque magasin pour matériel post-mortem. Voici quelque exemples de ces magnifiques dépouilles minérales.


Un petit écrin de nacre vide.


Les couleurs sont parfois très étonnantes. Une coquille grise et terne à l'extérieur peut se révéler un bijou violet ou ocre quand on le retourne.


Cette coquille noire à appartenu à une moule. Cependant, on remarque bien qu'un autre animal s'est installé sur l'habitacle en question. Contrairement aux apparences, il ne s'agit pas d'un mollusque (comme la moule) mais d'un crustacé (comme les crabes). Cet animal se nomme la balane. Celle-ci est aussi morte que la moule qui lui a servi de support.

Ces photos, ainsi que d'autre, ont été prises sur à peine quelques mètre carré de plage camarguaise. Elles attestent de la diversité et de la beauté de ces êtres "insignifiants" que sont les mollusques. Il n'est pas étonnant que ces coquilles soient utilisée en tant que bijoux. Si vous marchez sur une plage, regardez sous vos pieds.

A bientôt.

lundi 5 janvier 2009

La coulemelle

Quel est ce grand champignon à l'ombrelle alléchante ? Pour les savants, c'est Macrolepiota procera, pour les paysans, "nez de chat", pour les poètes, le chevalier bagué, et pour le commun des mortels la lépiote élevée. Mais appelons-la plus simplement la coulemelle.

La coulemelle est un grand champignon qui pousse dans les bois clairs et les prés des premières pluies d'été jusqu'à la fin de l'automne. On la reconnait facilement grâce à son large chapeau plat couvert de taches brunâtres, son long pied étroit et sa taille phénoménale qui peut atteindre jusqu'à 40 centimètres de haut ! (le spécimen de la photo mesure "seulement" 18 centimètres de haut) Les lamelles sont blanches et il se dégage de l'ensemble une agréable odeur de noisette.
Mais au fait, pourquoi l'appellent-on "chevalier bagué" ?

A cause de son anneau, bien sûr, qui rappelle une bague que l'on se passe au doigt. Cet anneau coulissant, qui peut être mangé cru sans autre préparation, est typique du champignon.
Et "nez de chat", d'où vient cet autre surnom ?

Pour le savoir, il faut remonter à la jeunesse du champignon, alors qu'il n'était encore qu'une toute jeune coulemelle (sur la photo). Son chapeau ressemblait alors à un bouton de fleur, ou, d'après certains, à un nez de chat, d'où ce nom étrange.
Ajoutons aussi qu'elle est délicieuse (son goût se rapproche légèrement de celui du coprin chevelu) et qu'il existe une multitude de façons de la préparer. Il ne faut bien sûr pas la confondre avec ses cousines les petites lépiotes, qui sont toxiques mais dont la taille n'excède que rarement les 10 centimètres.