samedi 4 septembre 2010

La tortue miroir

Il existe beaucoup d'espèce de tortues, et nombres d'entre elles sont inconnues du public. Car la tortue a beau être fort sympathique, la plupart des gens considère qu'elle n'a pas plus d'intérêt que l'état de santé buco-dentaire de George W. Bush. Ce en quoi ils se trompent. Nous allons, pour le prouver, présenter aujourd'hui une de ces multiples espèces qui a développé une particularité étonnante, inégalée dans tout le règne animal.

Mais avant de passer à la suite, un petit cours de physique est nécessaire.
La kératine est une molécule bien connue : nos ongles et nos cheveux en sont formés. Et la carapace des tortue en est recouverte. Cette matière, selon l'agencement microscopique des molécules (alignée, en bloc, en feuillets, en cristaux, ...), peut prendre des aspects complètements différents : ongles, griffes, poils mais aussi plumes ou écailles. Cette disposition et une pigmentation variée donnent à cette matière d'innombrables apparences, changeant sa couleur ou sa texture.
Il est une forme de cette matière que l'on ne retrouve que chez une espèce : la Tortue miroir (Testudo speculis). Cet animal possède en effet la particularité d'avoir une carapace possédant toutes les propriétés du miroir (d'où son nom à l'originalité douteuse).
Mais, me direz-vous, quel est l'intérêt pour la tortue de se balader avec une moitié de boule à facette sur le dos ? Voila une question légitime et, par bonheur, j'en possède la réponse.

Les écailles, légèrement mobiles nous verrons pourquoi, reflète l'environnement immédiat du reptile. Cette particularité due aux propriété réfléchissante de la carapace a pour conséquence de camoufler presque parfaitement la tortue miroir dans son environnement. L'espèce vit plutôt en forêt, un espace ou toutes les directions se ressemblent, aussi est il très difficile pour ses prédateurs occasionnels de la trouver.

Bien sur, vous aurez pensé comme moi à l'éventuel éclat qui, repéré par des yeux malveillants, pourrait signaler la tortue à ses ennemis. Et bien ne vous en faites pas, la tortue miroir a plus d'un tour dans sa carapace. En effet, elle est assez aplatie, ce qui lui permet d'une part de pouvoir se faufiler facilement dans les fourrés, et d'autre part de ne refléter les rayons du soleil que dans des directions proches de la verticale. Mettez un miroir à plat, ou presque, par terre, vous ne serez ébloui qu'en vous trouvant juste au dessus. Pour la tortue, cela signifie qu'elle ne risque de se dévoiler qu'aux yeux d'un prédateur déjà situé au dessus d'elle. Dans ces circonstances, l'ennemi l'a de toute façon probablement déjà repéré, aussi ne risque-t-elle pas grand chose de plus.

Le fait de se retrouver en face d'un de ses semblable au moment ou l'on pense attaquer une proie facile est déconcertant pour la plupart des prédateurs, qui préfèrent laisser tranquille cette étrange créature changeforme.

Si la tortue se trouve en danger, menacé par un prédateur aux yeux habiles, elle dispose d'un autre moyen de défense. En effet, je vous ai dis que les écailles de cette espèce sont légèrement mobiles. Il s'agit là aussi d'une particularité unique chez les chéloniens. La tortue apeurée fait bouger ses écailles, toutes ensembles. Pour peu qu'elle soit au soleil, ce qui lui arrive fréquemment puisqu'elle cherche la chaleur, les reflets de celui-ci dans la carapace éblouiront inévitablement l'adversaire qui fuira devant l'éclat blessant.

Un éclat de lumière, tel que celui-ci, est généralement tout ce que l'on a la chance d'observer de cet animal discret. Cette photo a été prise au zoo de Reykjavík, dans la serre des reptiles, où se trouvent 8 individus de cette espèce.

Avec l'age, la carapace se raye, s'abime, se salie, aussi est-elle de moins en moins réfléchissante. Cependant, la survie de l'animal n'en est que peut affectées. En effet, cette défense est principalement conçue pour protéger les jeunes encore vulnérables, les individus âgés étant assez solides pour résister à n'importe quel prédateur.

La tortue miroir a été étudié par plusieurs scientifiques, essentiellement asiatiques. L'espèce est en effet présente dans les forêt tempérés d'Asie, principalement en Chine. Cependant, sa répartition a fait l'objet d'une étonnante modification.
En 1937, une petite population de cette espèce fut importée en France afin qu'un groupe de scientifique puisse les étudier. Les animaux fut placé dans un parc d'environ 10 hectares dans le Cantal, région correspondant bien aux habitudes de cette espèce. Mais la fin de la décennie apporta la guerre, aussi les scientifiques durent-ils renoncer à leurs recherchent. Les tortues, abandonnées, finirent par retourner à l'état sauvage et nul ne sait désormais s'il reste une population de tortue miroir dans le Cantal. Aucune recherche ne fut entreprise après-guerre pour retrouver ces spécimens et la discrétion de l'espèce la fait passer inaperçue aux yeux du plus grand nombre. Des individus furent aperçus périodiquement mais de plus en plus rarement, sans que l'on sache si cela était dû à la disparition de l'espèce ou à une baisse de l'observation dans cette région fort vaste et peu peuplée. La dernière preuve de la présence d'une tortue miroir dans le Cantal remonte à 2001, lorsque Pierre-André Grillard trouva une carapace appartenant a l'espèce en question en se promenant dans un bois peu fréquenté. Selon les estimations du muséum, la tortue ne serait morte que quelque années auparavant, prouvant que les tortues miroir n'avaient pas encore toutes disparues dans les années 90. Mais qu'en est il au jour d'aujourd'hui ? Nul ne le sait.

Peut être la tortue miroir cantalouse vit-elle toujours.

6 commentaires:

Marie-Anne a dit…

mmm et que trouve-t-on quand on tape "tortue-miroir dans google, hein????

:-) :-) :-)

Nicolas MOULIN a dit…

Très bien ton article, sauf un ou deux détails troublant: il n'y a pas de zoo à Reykjavik et l'Islande est une île complètement dénudé d'arbre, ils me semble louche qu'une forêts de se type se soit développer depuis un ans, en plus du fait que les conditions de vie de la tortue ne pourrait être respecter (6 mois de nuits dans l'année, vents glaciaux, pluie abondante...). Je dirait plutôt que je reconnaitrait plus le zoo de Berlin ou de la tête d'or à Lyon où il reste respectivement 6 et 3 individus de tortues à miroir. En tout cas bonne chance à tout les deux pour vos prochaines observations de tortue à miroir. Je ne sais pas si il y a une population en Haute-Savoie?

tatou9 a dit…

Et bien si on cherche tortue miroir sur google on trouve en neuvième position un article très serieux sur cette passionnante espèce ! Vive la science !

Anonyme a dit…

Hé hé ! Et avec croquis scientifique à l'appui, cette fois !

Lucas a dit…

Google, à quoi bon se fier à un tel outil de propagande capitaliste ? Mon message, vérité pure bien entendu, sera noyé dans un déluge d'information sans sens ni importance.

Nicolas, mais tu ne connais donc rien à l'Islande ? Le zoo de Reykjavik, bien que récent, est aujourd'hui un haut lieu de la reproduction d'espèces menacées et tout spécialement des reptiles. Tu te doutes bien qu'un zoo de la sorte peut fournir à la fois une végétation abondante et une lumière suffisante à ses pensionnaires.
Tu ferais également bien de revoir tes informations. Il y a eu une reproduction au zoo de Berlin, ce qui porte le nombre de tortue miroir à 11. Quand au parc de la tête d'or, il ont fait don de leurs tortues miroir au zoo de Vancouver.
Je n'ai jamais entendu parler d'une population de tortue miroir en Haute-Savoie. Le milieu me semble trop montagnard pour elles de toute façon.

Thomas a dit…

J'avais raté cette article. Et toi, tu as raté de peu de me faire gober ça. Mais alors vraiment de peu. Reyjavik (et une petite recherche google aussi, comme tout le monde), ça fait trop. :D