mardi 11 janvier 2011

Les Harles, des canards pas comme les autres (1/2)

Heureusement, nous ne sommes pas partis en Suisse uniquement pour voir des mouettes et des bouvreuils. C'est pourquoi nous allons maintenant vous parler d'oiseaux moins anodins (sauf peut-être pour les Savoyards) : les Harles.
De bien étranges canards que les Harles ! Impossible de les confondre, avec leur long cou et leur large queue plate de poisson. Non, décidément, ces canards ne ressemblent à aucun autres, tant du point de vue anatomique que du point de vue alimentaire. En effet, les Harles ne sont pas de vulgaires brouteurs de bouture subaquatique comme les autres canards. Ce sont des mangeurs de poissons, qu'ils pêchent grâce à un bec unique au monde : long, crochu et finement denticulé sur les bords. Avec ça, une fois qu'il s'est fait attrappé, le poisson ne peut même pas espérer se sauver en glissant du bec comme s'il s'agissait d'un héron ou d'un grèbe.
Il existe en Europe trois espèces de ces oiseaux iconoclastes : le Harle bièvre, le Harle huppé et le Harle piette. Et par chance, cet hiver, nous avons pu observer les trois sur le seul Lac de Neuchâtel.


Harle bièvre mâle sur le Lac Léman.

Voici pour commencer la plus courante des trois : le Harle bièvre (Mergus merganser) et ses airs de cormoran. C'est le plus grand des Harles, un plongeur adroit qui affectionne les eaux profondes et poissonneuses comme les lacs suisses, où il réside en permanence. Certains hivers, on l'aperçoit également sur la Loire, descendant le fleuve en groupe comme une flotte de drakkars venus profiter de la douceur du climat orléanais pour hiverner...



Harles bièvres à Neuchâtel.

Sur cette photo, on peut voir le mâle, en bas, avec sa tête verte et lisse et son costume noir et blanc, et la femelle, en haut, arborant une jolie huppe couronnant sa tête caramel et son plumage gris.
En Suisse, ces palmipèdes ne sont pas farouches, d'où la relative qualité de ces photos. Mais si vous tenez à connaître mon astuce pour les faire approcher jusqu'à portée de main, sachez qu'il suffit de les attirer comme des colverts en leur jetant un peu de neige, qu'ils prennent facilement pour de la nourriture.

Rendez-vous la semaine prochaine pour voir les deux autres espèces de harles.

A bientôt !

1 commentaire:

Nicolas MOULIN a dit…

Héhé, pas mal l'article sur les harles, désolé d'avoir été un peu absent ces derniers temps. Et sachez que ses chères harles ne sont pas si courants, sauf le bievre bien sûr, allez bon courage et à bientôt.