samedi 15 janvier 2011

Les Harles, des canards pas comme les autres (2/2)

La semaine dernière, nous vous présentions le Harle bièvre et quelques généralités sur les Harles. Aujourd'hui nous allons commencer par la deuxième espèce de harle : le Harle huppé (Mergus serrator), que les habitués du blog se souviendront avoir déjà aperçu au cours de l'article sur la Baie de Somme (pourtant loin d'être sommaire) de Noël 2008.


Harles huppés à Neuchâtel : mâle à gauche et femelle à droite.

Ce harle, bien que légèrement plus petit, ressemble de loin beaucoup au précédent : mêmes tête verte et bec rouge chez le mâle, mêmes huppe caramel et plumage cendré chez la femelle. Cependant, si vous prenez le temps de l'observer à travers votre paire de jumelles, vous vous rendrez vite compte que les deux espèces sont en fait assez faciles à différencier. En effet, le mâle, comme son nom l'indique, arbore une magnifique huppe sur le crâne et son oeil n'est pas noir comme chez le Harle bièvre mais rouge. Quant à la femelle, alors que le plumage caramel enserrait le cou comme un collier pour le Harle bièvre, il descend jusqu'au gris sans se rejoindre sur la gorge dans le cas du Harle bièvre.


Portrait de harle huppé mâle. Voir aussi la version One day one bird.

On voit sur ce dessin que le plumage du mâle n'est pas non plus le même chez les deux espèces : moins de blanc, plus de gris, épaules noires tachetées de blanc et poitrine moucheté pour le Harle huppé.
Moins courant que le bièvre, il se rencontre surtout sur les côtes du nord de la France.


David et Goliath.

Mais quel est ce nabot à côté du gros Harle bièvre ? C'est la troisième espèce, la demi-portion du genre : le Harle piette (Mergus albellus). Sur la digiscopie, il s'agit d'une femelle, la seule qui viendra se montrer à Neuchâtel.


Harles piettes mâle (en haut) et femelle (en bas).

Ce dernier harle, une anomalie chez les anomalies, ne ressemble pas vraiment aux autres, le mâle tout blanc et noir, avec son bec terne, et la femelle ayant les joues entièrement blanches. Contrairement au Harle bièvre, c'est le mâle qui arbore une petite houpe.
Moins bon plongeur que ses robustes cousins, il préfère les eaux peu profondes. Il est également beaucoup plus rare que les deux autres en France, car on ne le retrouve que tout au nord, notament en Baie de Somme.

Voilà, nous avons fait le tour des trois espèces de harles. J'espère que ça vous aura donné envie d'observer ces canards au bec crochu et dentelé, à la queue plate de cormoran et qui pêchent des poissons comme des grèbes. Bref, ces canards vraiment pas comme les autres...

Aucun commentaire: